jeudi, novembre 21, 2024
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Katumbi, le G7 et l’opposition dans la mire du pouvoir !

On les savait dans la mire du pouvoir depuis longtemps, il ne manquait que le jour de l’exécution. L’étau serait-il entrain de se resserrer autour des opposants au pouvoir de Kinshasa, c’est la question qui ne se pose plus au vu des derniers développements de l’actualité dans le pays : confirmation de l’inculpation de Moise Katumbi Chawe, candidat déclaré à la présidentielle de novembre 2016 pour délit de «recrutement des mercenaires» et «mandat d’arrêt provisoire contre lui». Déjà, les radios télévisions de Katumbi, de Kyungu Wa Kumuanza étaient toutes fermés pour cause de fonctionnement en illégalité ou de non paiement des taxes dans le Katanga. Celle de Lutundula Apala avait connu même sort dans son Sankuru natal.

Le chemin de croix de Moise Katumbi, ses amis du G7 comme l’écrivait www.afriwave.com se corse t-il davantage en s’élargissant dans les rangs de ce que l’on considère comme l’opposition radicale ? Le scellé sur Faden House, le Flat Hôtel et résidence officielle du Député national de l’opposition Martin Fayulu, chef  du parti politique Ecidé (Engagement Citoyen pour le Développement)  pour motif de «non paiement d’impôts» rentre t-il dans ce schéma ? C’est l’explication même du SG du parti Ecidé Davos Kitoko qui voit dans cette démarche du pouvoir un acharnement politique sur son chef dont on suppose que «la source principale de revenus d’entreprendre une activité politique d’une envergure nationale, aujourd’hui, c’est l’hôtel ; et qu’il faut couper la source de financement des activités, ils se trompent» renchérit-il.

Le cas Moise Katumbi demeure énigmatique car le richissime homme d’affaire hier encore très proche du régime et aujourd’hui présenté comme l’un des principaux challengers du président Joseph Kabila, est également poursuivi pour «atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat», accusations qui peuvent lui valoir une réclusion criminelle à perpétuité dans un pays où la justice est toujours ce qu’elle est ; c’est-à-dire à la solde du pouvoir politique qui l’a nommé.

Bien que l’intéressé (Katumbi) ait toujours démenti  employer des mercenaires ou fomenter une quelconque rébellion, ce qui n’empêche pas le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende Omalanga de s’illustrer comme dans ses habitudes : «Cette décision est tout à fait déconnectée de la situation politique. Ce n’est pas parce qu’il y a une élection dans un an (sic) que l’Etat de droit va cesser de fonctionner, assure le ministre de l’information Lambert Mende. Les mouvements de M. Katumbi dépendront de la décision de la justice, mais aujourd’hui il n’a plus toute sa liberté. Il ne peut plus voyager, ni sortir du territoire sans l’autorisation du parquet. La machine américaine a déjà tué Lumumba. Leurs menaces ne nous impressionnent plus».

Communiqué officiel

Une bizarrerie dans cette affaire, un autre communiqué du même parquet donnerait à Katumbi la possibilité de se faire partout même en dehors du pays. Allez-y comprendre quelque chose dans cette cacophonie ? Est-ce une tentative de le faire exiler comme son autre frère Katebe Katoto qui vit en Belgique depuis la deuxième guerre de 2008 avec le RCD-Goma de Ruberhwa dont Lambert Mende et Kin-Kiey Mulumba furent des membres influents ? Possibilité à laquelle Katumbi a déjà répondu NON, préférant aller en prison comme Ghandi, Mandela et les autres.

Cette sortie du ministre Mende également contre les américains étonne qui d’un. Il (Mende) se rappelle aujourd’hui aux bons souvenirs des américains qu’ils ont déjà tué Lumumba. Craindrait-il que les mêmes américains ne tuent son chef actuel ? Et que dire de l’assassinat de Mzé Laurent-Désiré Kabila en 2001 dont tous (Mende et le régime actuel) semblent s’identifier dans le combat pour leur liberté ? Que dit-il enfin des belges dont il porte par ailleurs la nationalité ?

Et comme réponse de la bergère, les accusations de Kinshasa ont été balayées d’un revers de la main par la chancellerie américaine après l’arrestation le 27 avril 2016 à Lubumbashi de Daryl Lewis, un des membres de la sécurité de l’ex-gouverneur et de plusieurs autres proches de Katumbi. Longtemps membre du parti présidentiel le Pprd, l’ex-tout puissant gouverneur du Katanga qui faisait sûrement de l’ombre à quelques uns est dans le viseur des durs du pouvoir depuis le jour où il a parlé d’un troisième faux penalty qui ferait que le public envahisse le terrain pour chasser un arbitre injuste. En réalité, cette métaphore avec le football s’adressait à un troisième mandat de Joseph Kabila alors que la Constitution ne le lui accorde pas le droit.

Les droits de l’Homme, une épine dans le talon de Kabila

Dans son dernier rapport mensuel rendu publique le 18 mai 2016, le Bureau conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme note certes une faible diminution des cas de violations des droits de l’homme commises en avril 2016 soit 366 cas contre 410 en mars 2016. Le même bureau explique cependant que la violence à caractère politique est en tête de liste dans un contexte exceptionnel pour la RDC.  Ce sont les forces de sécurité notamment l’armée, la police et les services des renseignements qui sont à l’origine de la majorité de ces violations. Les exécutions extrajudiciaires commises par les agents de l’Etat étant en recrudescence avec 47 cas en avril, 104 cas depuis le début de l’année. Des chiffres qui donnent le tourniquet.

Une affaire à suivre.

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