La grande salle de conférence du Collège Boboto de la ville-capitale Kinshasa a accueilli le lundi 4 juillet 2016 la première conférence de presse du «Rassemblement», cette coalition des Forces politiques et sociales acquises au changement issue du Conclave de Genval dans la banlieue chic de Bruxelles (8 et 9 juin 2016). Etaient présents les responsables de l’UDPS, de la Dynamique de l’opposition, du G7, de l’Alternance pour la République pour les politiques ainsi que plusieurs organisations de la Société civile congolaise.
Au cours de cette rencontre, s’il y était question de la restitution des résolutions du Conclave de Genval ainsi que l’annonce du programme de ce groupement pour les jours et les mois à venir; on y a également parlé du devenir du pays pour lequel la discussion demeure ouverte avec une recommandation faite à la Ceni (Commission électorale nationale indépendante) : se préparer à convoquer l’élection présidentielle au mois de septembre 2016. Un grand meeting commun sera tenu à Kinshasa ainsi que dans les chefs-lieux des grandes villes du pays ce 31 juillet pour respect de la Constitution. Occasion saisie par l’entourage d’Étienne Tshisekedi pour annoncer même le retour au pays de leur leader et président du Conseil des Sages du Rassemblement issu du Conclave de Genval avant la date de ce meeting.
Si le principe d’un dialogue entre congolais reste acté, le Rassemblement se dit toujours opposé à celui (dialogue politique) inclusif convoqué selon l’ordonnance du président Joseph Kabila en novembre 2015. Si ce dialogue politique doit avoir lieu, c’est dans le cadre de la résolution 2277 du Conseil de Sécurité des Nations unies qui insiste sur la tenue des élections présidentielle et législatives d’ici novembre 2016, conformément à la Constitution insistent les ténors du Rassemblement.
Un de ses membres, Delly Sessanga; président du parti politique Envol et proche de Moïse Katumbi explique : « Le dialogue convoqué dans le cadre de l’ordonnance de Joseph Kabila fait de Kabila un élément de la solution alors que le dialogue convoqué dans le cadre de la résolution 22-65 considère aussi Kabila comme étant un élément du problème. Pour nous aujourd’hui Kabila est un élément du problème dès lors que la fin du mandat le concerne personnellement. Donc on ne peut pas envisager un dialogue au terme duquel les résolutions lui sont confiées pour exécution pour statuer sur son propre cas. Il serait juge et parti». Un autre, Charles Mwando Nsimba, président de L’Union des Nationalistes et Fédéralistes congolais (UNAFEC) et du G7, membre du Comité des Sages du Rassemblement enchaine à l’endroit de la communauté internationale: «La balle est dans votre camp, quoi qu’il en soit nous sommes déterminés à mobiliser la population pour faire respecter la Constitution et l’Alternance»,
Coïncidence ou non, le même jour de la tenue de la conférence de presse du Rassemblement à Kinshasa se tenait aussi à Addis-Abeba, siège de l’Union Africaine la première rencontre du Groupe de soutien à la facilitation du togolais Edem Kodjo. Au tour du facilitateur : les Nations unies, l’Union Africaine, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), l’Union Européenne et les deux organisations sous régionales, la CIRGL et la Sadc. Ce Panel qui rencontre le souhait du Rassemblement aimerait voir se tenir rapidement le début d’un dialogue inclusif d’ici fin juillet car le temps presse selon Smaïl Chergui, Commissaire chargé des questions de la Paix et Sécurité de l’UA ainsi que l’Envoyé spécial de la Francophonie. Une absence notoire, celle des Etats-Unis, pourtant réclamée avec force par les opposants.