Le 30 juin 2016 marquait le 56ème anniversaire du jour de l’accession de la RD Congo à sa souveraineté internationale acquise en 1960. Que retenir alors de cette date, mais surtout du discours prononcé à l’époque par feu le Premier Ministre Patrice-Emery Lumumba ? Pour beaucoup d’analystes politiques de l’époque comme ceux d’aujourd’hui, le jour de l’indépendance du Congo comme le discours de Lumumba auront marqué l’HISTOIRE du pays, de l’ancien colon belge, mais aussi et surtout de l’homme Lumumba en personne. C’est fut un véritable Acte de Naissance d’un pays moderne avec un futur confiant après 80 ans d’un colonialisme plus que dégradant. Il en aura été autant pour le continent africain dans son entièreté où plusieurs pays s’inspireront de Lumumba comme précurseur dans leur lutte pour l’émancipation nationale.
Coté colonisateur, ça ne sera jamais la même lecture de la situation. Car pour les politiques comme pour le monde des affaires belges, ce discours fut considéré comme «un appel aux armes qui ouvrira les hostilités belgo-congolaises, plongeant ainsi l’ex-colonie dans le chaos. Un chaos qui aboutira à la chute du gouvernement Lumumba, en 1960, et enfin par l’assassinat, en 1961, de celui qui est considéré aujourd’hui comme le premier héros national».
Cinquante-six après, www.afriwave.com publie pour ses lecteurs la version papier définitive du fameux discours. Sur des feuilles jaunies par le temps, on y retrouve le texte dactylographié à la simple machine de l’époque pendant la nuit précédant la proclamation de l’indépendance. Mais aussi les corrections, les suppressions et les rajouts faits des propres mains de Lumumba juste avant et même pendant la cérémonie. C’est ce document historique qui sera lu à la tribune du Palais de la Nation de la Gombe (Kalina) en présence du Roi Beaudouin 1er et du Président Joseph Kasa Vubu. Ayant refait surface en 2010 lors de cinquante ans de l’indépendance du pays, il avait été retrouvé dans les archives de Finoutremer, l’ancienne Compagnie du Katanga, qui fut jadis l’un des joyaux de la Société Générale de Belgique. Ainsi, pendant plus d’un demi-siècle, les Congolais ont été privés d’un document essentiel de leur l’histoire tout comme de leur pays.
Cinq ans du régime Kasa Vubu, 32 ans de celui de Mobutu, 4 ans de l’AFDL de Laurent-Désiré Kabila et quinze ans du PPRD de Joseph Kabila soit un total cumulé de 56 ans; que reste-t-il aux congolais de l’essence même de ce discours fondateur et de cette indépendance chacha chantée et dansée par tous ?