De l’intérieur comme de l’extérieur du pays, l’hypothétique présidentielle de la RD Congo de novembre 2016 continue de faire des vagues. Témoins de cette effervescence, la vaste offensive diplomatique des opposants réunis au sein du «Rassemblement», ce groupement des Forces Politiques et Sociales de la RD Congo acquises au changement né à l’issu du Conclave de Genval (8 et 9 juin 2016) en Belgique. De Bruxelles à Washington et cette semaine au Quai d’Orsay à Paris en France, ils sont sur tous les fronts en vue de faire respecter les prescrits de la Constitution quant à la tenue de l’élection présidentielle qui mettra fin au deuxième et dernier mandat du président Joseph Kabila.
Et comme si cela ne suffisait, c’est à La Chambre des Représentants (Parlement) belge de se mêler de cette question cruciale. En effet, dans sa Proposition de Résolution relative aux élections présidentielles en RD Congo soumise à l’Exécutif (Gouvernement belge actuel de Charles Michel), un texte de 15 pages adopté par la Commission des Relations Extérieures; les députés de l’ancienne métropole affirment à nouveau la nécessité de la «tenue d’élections législatives et présidentielles inclusives, libres, transparentes et sereines en 2016 en RD Congo et appellent la Commission électorale indépendante (Ceni) à tout faire pour que cela soit le cas». Ajoutant leur pression pour le respect des délais constitutionnels, ils proposent également de geler l’aide bilatérale directe si le pays n’organisait pas l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels, c’est-à-dire avant fin 2016.
Si du côté du gouvernement congolais on s’en tient aux questions relatives à la révision du fichier électoral et à l’acquisition des moyens financiers et matériels pour une organisation efficace du scrutin et ainsi éviter toute contestation ultérieure; les parlementaires belges ne l’entendent pas de cette oreille. Car pour eux, «il reste tout à fait possible de revoir le fichier électoral dans un délai rapproché afin d’organiser des élections législatives et présidentielles, tout en assurant une représentativité satisfaisante du corps électoral sur base d’une volonté effective des autorités congolaises, de l’opposition et de la société civile et dans le cadre d’un soutien international».
Plaidant également «en faveur du dialogue entre les autorités congolaises et d’autres parties prenantes, notamment l’opposition, la Ceni et la société civile» les parlementaires belges insistent sur la bonne tenue de ces dites élections et la libération de plusieurs leaders politique et de la société civile actuellement incarcérés comme Yves Makwambala, Fred Bauma, Christopher Ngoyi, Jean-Claude Muyambo, ou encore Cyrille Dowe. La sortie des parlementaires belges va dans le même sens que les deux résolutions (2277 et 2293) votées par le Conseil de Sécurité de l’ONU qui exigent la même chose : le respect des prescrits de la Constitution et la tenue des élections législatives et présidentielles de 2016 en temps. Ce qui présage un nouveau bras de fer entre Kinshasa et son ancienne métropole en devenir.