L’hypothétique Dialogue politique national inclusif en RD Congo fait parler de lui jusqu’au-delà des frontières nationales. Le dernier intervenant en date n’est autre que le président d’en face, Denis Sassou Nguesso. En effet, le président de la République du Congo a reçu en audience à Brazzaville la semaine passée plusieurs acteurs en vue de la politique RD congolaise. Se sont succédés au Palais présidentiel de Brazzaville notamment Vital Kamerhe, président de l’UNC, Mme Eve Bazaiba et Fidèle Babala, respectivement SG et SG adjoint du MLC ; deux partis politiques membres de la Dynamique de l’opposition. Se sont également rendu à Brazzaville Ingele Ifoto et Delly Sessanga, Président de l’Alternance pour la République (AR), une des plateformes de l’opposition soutenant la candidature de Moïse Katumbi à la présidentielle et membre du Comité des sages du Rassemblement.
La raison de ces visites outre fleuve Congo : la situation politique en RD Congo et la volonté d’implication affichée du président Sassou Nguesso d’aider dans la tenue du Dialogue politique inclusif en vue des élections apaisées dans le pays. Pour Delly Sessanga : «Le président Denis Sassou Nguesso est quelqu’un qui connait très bien la situation du Congo [RDC] et qui au regard serait, en cas d’une crise forte ici, une des premières victimes. Il était important qu’il puisse entendre la voix qui est la nôtre en ce qui concerne la crise qui sévit dans notre pays». Même son de cloche du côté de l’ONU où le représentant spécial-adjoint du Secrétaire général de l’ONU en RDC chargé des questions humanitaires, le Dr. Mamadou Pethe Diallo a également encouragé l’initiative du président Sassou. «La contribution de Denis Sassou Nguesso dans ce processus du dialogue en RDC est encourageante dans la mesure où le respect dont il jouit, son aura, son expérience et son dévouement ne sont plus à démontrer, pour trouver la solution africaine aux crises africaines», déclarait Mamadou Pethe Diallo.
Si ses visiteurs d’un jour se sont tous félicités de cette initiative, d’autres membres de la classe politique RD congolaise se méfient du vieux politicien qu’ils disent trop proche du président Joseph Kabila et voir de mèche avec lui. Surtout lorsqu’on sait les conditions et la manière dans lesquelles Sassou Nguesso se fait relire pour un troisième mandant contesté en modifiant unilatéralement une Constitution pourtant verrouillée. La chasse aux opposants, la condamnation de certains d’entre-eux comme Paulin Makaya condamné à deux ans de prison, l’incarcération de l’ancien candidat le général Mokoko etc…
Déjà en 2013, le président Sassou s’était dit disponible et intéressé pour une médiation dans avant la tenue des Concertations nationales. Alors que le président Joseph Kabila lui rendait visite le 19 juillet : «les problèmes de la RDC nous concernent directement. Sollicités ou pas, nous le suivons en permanence. Si les autorités de la RDC souhaitent notre concours, comment pourrions-nous refuser. Il s’agit de la recherche des solutions à nos propres problèmes. Nous serons toujours disponibles comme nous l’avons toujours été pour l’Afrique. Notre disponibilité est donc totale» affirmait-il devant la presse.