Pour la paix en RD Congo, le Dr Mukwege déclare que «c’est encore possible» !

Samedi 30 juillet 2016. La grande salle de conférence de la paroisse Notre Dame de Fatima dans la commune de la Gombe a accueilli ce samedi une Conférence-Atelier avec pour orateur principal le Dr Denis Mukwege.  Ce, en présence d’un panel assez important de l’opposition politique du Rassemblement des Forces politiques et Sociales acquises au changement de la Rd Congo né du Conclave de Genval (8 et 9 juin 2016) en Belgique.  Pour cette rencontre organisée avec les Associations religieuses et la Société civile, le thème de la réflexion fut : le chemin de la paix en RD Congo.

Pour Denis Mukwege dit «L’homme qui répare les femmes» dont le combat contre les violences faites aux femmes, spécifiquement celles sexuelles : «le changement c’est maintenant, l’alternance est possible sans bain de sang ni esprit de revanche». Car, au-delà des soins qu’il prodigue aux femmes violées, c’est son discours de paix qui inspire et rassure beaucoup des congolais comme des étrangers qui s’intéressent à la situation du Congo. Les autres participants sont arrivés à la conclusion «qu’il reste du temps pour organiser la présidentielle», avec un calendrier d’urgence pour y arriver en proposant «la présidentielle au 5 décembre 2016 au lieu du 27 comme prévue par la Constitution».

Relevant le fait  que «sans respect de la constitution, il n’existe pas d’État non plus», les organisateurs de ce «forum menace porter plainte contre Joseph Kabila s’il ne respecte pas ou ne fait pas respecter la constitution pour la présidentielle».

Parlant de sa province, le Dr Mukwege explique : «La région où je vis est l’une des plus riches de la planète; pourtant l’écrasante majorité de ses habitants vivent dans une extrême pauvreté liée à l’insécurité et à la mauvaise gouvernance. Le corps des femmes est devenu un véritable champ de bataille, et le viol est utilisé comme une arme de guerre. Nos institutions ne sont pas encore en mesure ni de protéger la population, ni de satisfaire à ses besoins de base».

Fondateur de l’hôpital de Panzi  à Bukavu dans le Sud Kivu lors de la nouvelle guerre de l’Est, il soigne gratuitement les femmes victimes de viols et d’excisions. A ce jour, son équipe aurait déjà opéré plus de 46 000 femmes agressées par des rebelles congolais et rwandais confondus. L’homme que l’on voit en sauveur providentiel vient d’être désigné Ambassadeur citoyen par un collectif des mouvements citoyens comme La Lucha (Lutte pour le changement) et Filimbi.

Victime d’une tentative d’assassinat le 25 octobre 2012, Mukwege est Lauréat du Prix Sakharov du Parlement Européen en 2014 et des nombreuses autres distinctions à travers le monde. Citoyen engagé, il n’a jamais fait transpirer aucune intention politique si un jour il sera ou non candidat à la présidentielle comme le souhaite certains de ses supporters : «Je ne souhaite pas devenir candidat, je suis un simple citoyen qui donne son avis sur la vie politique de son pays. Tout Congolais peut s’engager dans une action réformatrice de son pays» clame-t-il même s’il ne ménage jamais ses critiques contre le pouvoir et Joseph Kabila.