31 juillet 2016, meeting du Rassemblement. Comme un scénario écrit à l’avance, le meeting du Rassemblement, plateforme des partis politiques et Associations de la Société Civile acquis au changement en RD Congo née du Conclave de Genval (8 et 9 juin 2016) a tenu. Devant le Stade des Martyrs sur le Boulevard Triomphal dans la commune urbaine de Kasa-Vubu, les opposants ont donné le coup d’envoi de leur cycle des meetings et autres rassemblements qui se tiendront désormais à travers tout le pays. L’objectif poursuivi étant : l’exigence du respect du calendrier électoral, ainsi que l’alternance au pouvoir selon les prescrits de la Constitution avec la fin du deuxième et dernier mandat du président en exercice Joseph Kabila.
Seul intervenant du jour, c’est le coup de 15h15’qu’Etienne Tshisekedi, Président de l’UDPS et du Comité des Sages du Rassemblement a pris la parole devant une foule immense des militants et sympathisants arrivés sur le lieu depuis tôt le matin. Une minute de silence pour les souffrances de l’Est du pays a été respectée par la foule sur sa demande. Comme à Genval il y a un mois, les politiques faisaient l’essentiel de la troupe : à côté de l’UDPS et Alliés, on notait La Dynamique de l’opposition, le G7 au complet, l’AR (l’Alternative Républicaine), Le Front du Peuple, La MPP (Majorité présidentielle populaire) d’Eugene Diomi Ndongala, le G14, La Convention des Républicains, Les mouvements citoyens avec La Lucha et le Collectif Filimbi, la Société civile ainsi que des personnalités invités à titre individuel.
Dans sa prise de parole, Etienne Tshisekedi n’a pas dérogé à sa légende qui lui colle comme une deuxième peau depuis qu’il est opposant à savoir la lutte politique dans la non-violence : « je ne veux pas de la violence car depuis 30 ans, trop de sang a coulé ». Pêle-mêle, il aborde toutes les questions de l’heure : «Elections : Si la Ceni ne convoque pas le corps électoral d’ici au 19 septembre, ce sera de la haute trahison avant d’enchainer : «Si les échéances ne sont pas tenues, le peuple devra se prendre en charge».Jouant sur la corde sensible de la foule, il interroge même «On me dit qu’il n’y a plus besoin d’élections et qui a gagné en 2011 ? (sûrement en référence au triomphe de son retour le 27 juillet 2016 et l’imperium dont il attend la récupération)». S’adressant aux militaires et aux policiers, il a été plus que limpide : « vous devez être au service de la Nation, pas d’un individu« .
Du Dialogue politique national inclusif : «Edem Kodjo est un traitre, un grand kabiliste et nous demandons nouveau facilitateur… si le facilitateur ne jouit pas de la confiance du peuple, il ne peut pas travailler pour le peuple, mais pour l’ennemi tout en réclamant la libération des prisonniers politiques, un préalable au dialogue avant de rajouter que la liste a été transmise au groupe de soutien à la facilitation du dialogue». Pourtant annoncé, le grand absent de ce premier rendez-vous de l’opposition n’est autre que Moise Katumbi Chapwe; candidat déclaré à la présidentielle de novembre 2016.
Ce premier meeting du Rassemblement intervient deux jours après celui de la Majorité Présidentielle (MP) réunie autour du PPRD, le parti présidentiel le 29 juillet au Stade Tata Raphaël (Ex-du 20 Mai). C’est à 16h10’ que le meeting a pris fin sans aucun incident. Comme l’avait promis le numéro 1 de la Police Nationale Congolaise (PNC) Charles Bisengimana, les forces de sécurité sont restées très discrètes malgré certaines provocations. Ce, en dehors des échauffourées signalées au niveau de Matete entre les militants de Tshangu se rendant à pied vers le lieu du meeting et la police.