Ida Sawyer, chercheuse senior sur la RD Congo à Human Rights Watch (HRW) a quitté le pays pour cause de refus de renouvèlement de son permis de travail. C’est ce qu’a révélé l’association de défense de Droits de l’Homme et confirmé par les autorités congolaises depuis la semaine dernière. Son départ effectif a eu lieu le mardi 9 août car sa nouvelle demande de visa ayant été rejetée la veille. Pourtant, un autre visa accordé en mai 2016 et qui devait durer jusqu’en 2019 avait été annulé en juillet 2016 par les services de l’immigration sans aucunes autres explications alors qu’Ida Sawyer rentrait à Kinshasa par l’aéroport international de la N’djili, à l’issue d’un voyage à l’étranger.
Affectée en Rd Congo depuis huit ans par l’organisation internationale indépendante qui effectue des recherches sur la situation en matière de droits humains, Ida Sawyer a effectué des recherches et accompli un travail de plaidoyer concernant un large éventail de violations des droits humains commises par le gouvernement et par des groupes armés non étatiques comme le M23 et l’Armée de résistance du Seigneur (Lord’s Resistance Army, LRA) selon HWR. Elle a également contribué à la rédaction de nombreux rapports, dénonçant notamment des pressions sur les opposants et la société civile. Ce qui n’avait toujours jamais arrangé sa situation avec le gouvernement.
Pour Kenneth Roth, le Directeur Exécutif du HWR «la manœuvre du gouvernement congolais consistant à écarter une chercheuse expérimentée de Human Rights Watch sous couvert d’une histoire de visa d’établissement ne devrait tromper personne. Il ne s’agit là pas uniquement de forcer Ida Sawyer à quitter la RD Congo, mais d’une tentative effrontée d’étouffer les rapports sur la répression violente perpétrée par le gouvernement contre les partisans de la limitation des mandats présidentiels» avant de poursuivre «enfermer les militants congolais et forcer les observateurs des droits humains internationaux à quitter le pays sont le signe d’une tactique de gouvernement abusif. Le gouvernement devrait s’attaquer sérieusement à l’amélioration des droits humains en libérant tous les prisonniers politiques et en permettant aux défenseurs des droits humains congolais et internationaux, dont Ida Sawyer, de continuer leur travail crucial».
Démenti formel du gouvernement congolais par son ministre de l’Information Lambert Mende Omalanga « Les services d’immigration en RD Congo ont le pouvoir d’accepter ou refuser une demande ou d’annuler un visa accordé à un ressortissant étranger, sans que nous soyons tenus de donner des explications» et de poursuivre que «le gouvernement congolais n’a pas à donner d’explications dans la mesure où par réciprocité, nos compatriotes ne reçoivent aucune explication de ces pays lorsque des visas sont accordés, refusés ou annulés en faveur ou en défaveur». Usant d’un peu d’humour, Mende répond sur radio Okapi.net « : « nous ne savions pas qu’elle était venue ici pour découvrir des choses qui se cacheraient. Le gouvernement n’a pas à avoir une position particulière dans ce cas, c’est le travail de la Direction Générale des Migrations (DGM) d’accorder ou de refuser le visa».
Coté opposition et sur la même Radio Okapi, le Modérateur de la Dynamique de l’Opposition Freddy Matungulu se dit «préoccupé et ne pas comprendre l’attitude du gouvernement, qui affirme vouloir améliorer la situation des droits humains dans le pays, mais qui pose des actes contraires à cette détermination. Les autorités disent qu’elles veulent faire de ce pays une démocratie mure au cœur de l’Afrique et qu’elles sont soucieuses de l’amélioration de la situation des droits humains, mais les actes posés sont aux antipodes».
Cette affaire Ida Sawyer fait réagir même en dehors du pays. Au Burkina Faso, le pays des hommes intègres, Le quotidien Le Pays n’y va pas d’une main molle en titrant «Kabila se trompe de combat et voudrait se faire une triste publicité qu’il ne s’y serait pas pris autrement» en rappelant qu’Ida Sawyer «n’était pas en odeur de sainteté avec le gouvernement. Car, à maintes reprises, la dame de fer, comme l’appellent certains, n’a pas manqué de dénoncer les violations massives et répétées des droits de l’Homme. En refusant de donner un visa à une activiste, considérée comme les yeux et les oreilles de la communauté internationale, le président cherche un moyen pour opprimer à huis clos. Il donne ainsi la preuve qu’il est un petit président pour un grand pays».
L’affaire HWR n’en est pas la première entre le gouvernement congolais et les responsables ou autres observateurs des droits humains à quitter le pays au cours de ces dernières années. En octobre 2014, Scott Campbell, Directeur du Bureau conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme en RD Congo, avait été expulsé après la publication d’un rapport concernant des exécutions sommaires et des disparitions forcées lors de l’opération likofi (coup de poing en lingala) de la police urbaine de Kinshasa. Jason Stearns, Directeur du Groupe de recherche sur la RD Congo (Congo Research Group), a subit le même sort et contraint de quitter le pays en avril 2016 à la suite de la publication d’un rapport sur des massacres commis dans la région de Béni, dans l’Est du pays. En juillet 2016, les autorités ont forcé deux chercheurs de l’organisation internationale Global Witness à quitter la RD Congo alors qu’ils enquêtaient sur certaines pratiques en matière d’abattage de bois.
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