Kinshasa, le 20 septembre 2016. C’est par la voix de l’Abbé Donatien Nshole, son Premier Secrétaire General adjoint que La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a annoncé suspendre sa participation aux travaux du dialogue politique national. La reprise des dits travaux prévue le mardi 20 a été repoussée au vendredi 23 septembre sans que le motif de cette décision inattendue ne soit révélé. Une chose est certaine, les manifestations de l’opposition se sont poursuivies malgré la répression. C’est le moment choisi par l’église catholique pour annoncer sa décision en des termes clairs : «le sang de nos frères et sœurs versé pour le respect de la constitution est une interpellation qui ne doit nous laisser indifférent et constitue un signe de temps». Elle exige en même temps une enquête indépendante pour établir les responsabilités de cette tragédie.
Caution et soutient morale de taille pour le dialogue, et comme dans les années 1990 lors de la Conférence nationale Souveraine (C NS), la Cenco se sent tout de même interpellé par les évènements qui ont conduit au versement de sang des congolais. Si cette décision devenait définitive, il y a des conséquences sur les futures résolutions futures issues de ce dialogue. Ce qui n’empêche la hiérarchie catholique d’insister sur le respect du cadre constitutionnel, en rapport avec tout accord politique à convenir devra tenir compte de ces fondamentaux notamment sur le fait que :
- L’actuel président ne doit pas être candidat à la prochaine élection présidentielle,
- Les dates des élections soient mentionnées dans cet accord,
- Le plan de décaissement des fonds pour ces élections soit fixé dans cet accord,
- Le comité de mise en œuvre de l’Accord soit fixé
En mémoire des victimes des événements du 19 et 20 septembre à Kinshasa et pour faire son deuil, la Cenco a invité les fidèles et les hommes de bonne volonté à une messe des morts et d’actions de grâce célébrée en la Cathédrale Notre dame du Congo de la commune de Lingwala ce mercredi 21 septembre à 16h00’.