Un dialogue vraiment en panne. Chaque jour qui passe amène son lot des ceux qui suspendent leur participation au dialogue politique national à Kinshasa et dont on attend la fin des travaux pour les jours à venir. Après la Cenco, la NSCC et la NDSCI, c’est autour de l’organisation de défense de Droits de l’Homme La Voix des Sans Voix de suspendre sa participation au dialogue national. Cette décision intervient après les événements sanglants des 19 et 20 septembre 2016 à Kinshasa où il y a eu mort des manifestants tués par les forces de l’ordre.
Notons que le 19 décembre 2016 coïncidait cette année avec l’ouverture de l’Assemblée Générale des Nations Unies où Joseph Kabila devrait prendre la parole pour la dernière fois avant la fin de son 2ème et dernier mandat constitutionnel le 20 décembre 2016. Au même moment, de l’intérieur comme de l’extérieur des voix se lèvent de partout pour demander aux autorités congolaises de respecter les prescrits de la Constitution en organisant la présidentielle en temps. De même aussi au facilitateur Edem Kodjo de rechercher le plus d’inclusivité en suspendant carrément les travaux pendant un temps en vue de permettre aux uns et aux autres de se parler et en élargissant les travaux aux absents après les retrait de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de la société civile qui sont deux catégories importantes et catalyseurs entre la Majorité et l’Opposition selon Henri-Thomas Lokondo, Député élu de la Ville de Mbandaka et membre de la Majorité présidentielle.
«Continuer le dialogue sans la présence de la CENCO et de la société civile qui sont sorties équivaudrait à faire le travail par défi», estime l’élu de la majorité. Une frange de l’opposition, réunie au sein du Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au changement en RD Congo, boycotte ce forum et en appelle Joseph Kabila à répondre à ses préalables dont la libération de tous prisonniers politiques et d’opinion.
Du Vatican au Conseil de Sécurité de l’ONU, en passant par France et la Belgique; une seule demande : en appeler tous les protagonistes au consensus et à la retenue opposition comme pouvoir pour le bien du pays. Le ministre belge des Affaires Etrangères, Didier Reynders va même plus loin en déclarant depuis New-York «qu’il faut envisager un nouveau vrai dialogue inclusif » tout en reconnaissant que le dialogue actuel, sous la facilitation de l’ancien premier ministre togolais Edem Kodjo désigné par l’Union africaine, a clairement montré ses limites car les opposants réunis au sein de Le Rassemblement n’en veulent plus après l’avoir récusé.
Didier Reynders continue «On peut imaginer que Kodjo termine son dialogue et qu’il ouvre ensuite la voie à un autre facilitateur qui pourrait, lui, réunir vraiment tous les acteurs de la crise congolaise. Saïd Djinnit, l’envoyé spécial des Nations unies, pourrait être cet homme. Il connaît le dossier, les acteurs, il représente les Nations unies et n’a pas été exposé par le précédent dialogue avec un seul objectif : trouver une date acceptable pour la tenue de la présidentielle» avant la fin 2017 par exemple conclut Didier Reynders.
Si ce scénario se confirme dans les jours à venir, il y a lieu de se poser la question de savoir pourquoi avoir perdu autant d’argent et d’énergie pour un travail qu’il faudra demain recommencer ?