samedi, novembre 23, 2024
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RD Congo : L’ONU exprime ses vives inquiétudes sur des graves violences à venir

Des vives inquiétudes. «La RDC est entrée dans une période de risque extrême pour sa stabilité et que les acteurs semblent disposés à régler leurs différends politiques par la violence. La situation politique demeure extrêmement fragile en RDC, ce qui contribue aux tensions accrues, à une réduction continue de l’espace politique et à un risque très réel de voir la situation se dégrader davantage». Ces propos sont ceux de Maman Sambo Sidikou, le Représentant spécial du SG de l’ONU  devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies au cours de sa réunion consacrée à la situation en RDC à New-York. Cette remarque tient en rapport avec les violences de ces derniers jours et celles qui risquent à venir vu que la crise électorale née depuis 2011 s’est aujourd’hui muée en crise constitutionnelle en 2016.

Avec «un approfondissement de la polarisation politique et aucune résolution immédiate en vue, les acteurs de tous les côtés apparaissent de plus en plus disposés à recourir à la violence pour parvenir à leurs fins, tandis que l’espace pour une activité politique constructive a encore diminué. Si cette tendance se poursuit, je crois qu’une violence à grande échelle est inévitable» note le diplomate. Tout en promettant d’accomplir tout ce que la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo (MONUSCO) avec ses 22.000 hommes de troupes peut faire dans le cadre de son mandat pour protéger les civils, le diplomate signale que «l’ampleur des menaces risque de dépasser de façon spectaculaire les capacités de la Mission et que la seule solution pour les parties est de participer de nouveau à un processus inclusif qui trace un chemin vers la paix pour le pays».

Pour rappel, la crise politique actuelle serait née de l’apparente volonté du président Joseph Kabila de rester à la tête du pays malgré la fin de son 2ème et dernier mandat constitutionnel le 19 décembre 2016. Ce qui est susceptible de dégénérer en violences de masse dans le pays, a prévenu l’envoyé spécial des Nations Unies. Déjà, les violences des 19 et 20 septembre 2016 ont fait des nombreuses victimes dont au moins 49 civils tués, 38 par arme à feu et les autres brûlés vifs ou à coups de machette, a noté M. Sidikou. La mission de l’ONU sur place avait noté l’implication de la garde présidentielle de Joseph Kabila dans ces violences, mais des « acteurs non étatiques » étaient aussi en cause. Des vives inquiétudes sont là en rapport avec des nouveaux rassemblements prévus le 19 octobre.

Pour sa part, le gouvernement congolais par son ambassadeur à l’ONU, Ignace Gata Mavita : «les manifestations des 19 et 20 septembre 2016 étaient une véritable insurrection, ces manifestants ont violé et tué une fillette de 12 ans qui allait à l’école. Des conseils ou des suggestions sont les bienvenus. Par contre, aucune invective ni injonction de quelque nature que ce soit n’est acceptable».

Maman Sambo Sidikou a également demandé au Conseil de Sécurité d’user de son influence pour encourager les acteurs politiques congolais qui boycottent le processus de dialogue à y participer au gouvernement à garantir le droit à une activité politique pacifique. Enfin, le Conseil devra rappeler à tous qu’il n’y aura pas d’impunité pour les auteurs de violence politique et encourager les organisations régionales à s’impliquer plus directement pour aider à surmonter les divisions politiques dans le pays.

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