Kinshasa-Limete, le 31 octobre 2016. C’est à la veille de la fête des Tous les saints (Toussaint) en souvenir de ceux qui sont morts que l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) a tenu à organiser les obsèques-funérailles officielles de six de ses 12 militants tués lors des événements des 19 et 20 septembre 2016 à Kinshasa. Ce sont six cercueils blancs drapés de l’étendard blanc-bleu-rouge-jaune du parti qui ont été exposés à Limete pour des funérailles publiques avec assistance d’une foule nombreuse des militants et autres badauds; à l’endroit même où ils sont tombés lors de l’attaque-incendie du tout nouveau siège dans la nuit du 19 au 20 septembre. Les six autres militants morts le jour de la manifestation ayant été préalablement inhumés par leurs familles.
Moment empreint d’émotions et de solennité pour des hommages en présence des familles et des dirigeants du parti, cette cérémonie a été l’occasion encore une fois pour le parti d’Étienne Tshisekedi de dénoncer et de fustiger la barbarie du régime et se méthodes anti-démocratiques comme l’a expliqué le SG du parti Jean-Marc Kabund. Et de poursuivre qu’il était important de rendre hommage à ces martyrs de la démocratie qui ont payé de leurs vies pour exiger le respect de la constitution. Pour sa part, Augustin Kabuya, Secrétaire National en charge de la communication et porte-parole du parti; c’est à la charge complète du de l’UDPS que sont financés ces obsèques. On rappellera qu’au lendemain des événements des 19 et 20 septembre 2016, le gouvernorat de la ville de Kinshasa avait proposé 5000 dollars à chacune des familles endeuillées pour l’organisation des obsèques des personnes tuées. Proposition qu’avait déclinée l’UDPS.
Un climat de peur et de tension
C’est un climat de peur et de tension qui règne sur la ville de Kinshasa comme dans le reste du pays depuis septembre 2016. En prévision de l’inhumation de ses militants ce mardi 1er novembre aux cimetières de Kinkole situées dans la périphérie Est de la capitale, l’UDPS redoute des provocations susceptibles de provoquer des débordements. Le porte-parole de la police nationale, le colonel Mwanamputu a pris le devant en indiquant qu’il ne sera pas question de conduire à pied les dépouilles au cimetière comme l’envisage l’UDPS et recommande en même temps d’éviter les attroupements sur la voie publique.
L’hôtel de ville de Kinshasa s’est également fendu d’un communiqué daté de ce 31 octobre 2016 signé du Vice-gouverneur Clément Bafiba-Zomba qui a tenu à rappeler la décision du 22 septembre 2016 appelant à différer jusqu’à nouvel ordre toute manifestation à caractère politique. Pourtant, le Rassemblement de l’opposition en a appelé une pour le samedi 5 novembre 2016 sur l’Esplanade du Boulevard Triomphale et qui sera animé par Etienne Tshisekedi en personne, en sa qualité du président du Conseil des sages.
La répression policière de la manifestation des 19 et 20 septembre 2016 à l’appel du Rassemblement des forces politiques et sociales acquis au changement avait fait au moins 53 morts dont 49 civils et 4 policiers selon l’ONU et plus d’une centaine selon l’opposition. Ces manifestations symbolisaient un avertissement sous forme de carton jaune au président Joseph Kabila le 19 septembre, jour où la Ceni (Commission électorale nationale indépendante), était censé convoqué le corps électoral pour l’élection présidentielle du mois de novembre 2016. Et ce, pour la fin du deuxième et dernier mandat constitutionnel du président sortant qui s’achève le 19 décembre 2016. Depuis lors, le gouvernement et l’opposition se renvoient mutuellement la responsabilité de ces violences.