Kinshasa, le 14 novembre 2016. C’est un communiqué officiel de la présidence de la République daté du lundi 14 novembre 2016 qui l’annonce : le premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon a remis sa démission et celle de son gouvernement au président de la République conformément aux dispositions de l’article 78 alinéa 1er de la Constitution. Cette démission fait suite à l’Accord signé en date du 18 octobre 2016, dans le cadre du dialogue politique national inclusif, lequel prévoit la formation d’un nouveau gouvernement d’union nationale dont le Premier ministre sera issu de l’Opposition politique signataire dudit Accord.
Cette démission qui était attendue et qui est désormais officielle met fin aux spéculations des uns comme des autres en ce qui concernait la mise en œuvre des conclusions de l’Accord du 18 octobre 2016. Le communiqué de la présidence met également fin aux supputations en précisant que le futur Premier ministre devra sortir des rangs de l’opposition ayant pris part au dialogue. Ce qui devra ainsi rassurer tranquilliser Vital Kamerhe dont on pouvait lire et sentir la nervosité face à la médiation de la Cenco qui se traîne en longueur auprès du Rassemblement et d’Étienne Tshisekedi au risque de lui faire rater le poste dont il serait du coup devenu candidat…
Au sortir de la même audience, l’ex-premier ministre explique : «Je viens d’avoir une séance de travail avec son Excellence M. le président de la République, à sa demande, et au cours de cette séance de travail, j’ai pu déposer ma démission de Premier ministre ainsi que celle de mon gouvernement. Le dépôt de cette démission est pour répondre à l’esprit et à la lettre de l’accord global issu du dialogue initié par son Excellence M. le président de la République. Cet accord global recommandait la formation d’un gouvernement d’union nationale, et cela va logiquement avec la démission du gouvernement existant que j’ai eu la charge de diriger depuis 4-5 ans.
Outre le Premier ministre démissionnaire, le bureau politique de la majorité présidentielle au grand complet était reçu au Palais de la Nation par Joseph Kabila. Son SG, Aubin Minaku qui est en même temps président du Parlement déclarait devant la presse qu’«Il était temps d’appliquer l’Accord pour éviter que le sang ne coule». Dans la foulée, il informait que Joseph Kabila leur a conseillé de travailler en bonne intelligence avec les autres composantes du dialogue, l’opposition et la société civile qui y étaient représentées. Mais aussi que sa majorité parlementaire soutiendrait le Premier ministre issu des rangs de l’opposition et que cela permettrait ainsi de ne pas violer, selon lui, la disposition de la Constitution qui prévoit que le Premier ministre est issu de la majorité. Enfin, le président de la République s’adressera à la Nation ce mardi 15 novembre 2016 devant les deux chambres, le Parlement et le Sénat réunis en Congrès.
Egalement une délégation de l’opposition minoritaire ayant pris part au dialogue a été reçue par le chef de l’Etat. Vital Kamerhe, son chef de file qui s’est exprimé au nom de la délégation déclarait : «Le président de la République nous a invités aujourd’hui pour nous annoncer officiellement le début de l’application de l’accord avec la démission du Premier ministre, la nomination du nouveau Premier ministre, la formation du nouveau gouvernement et la mise en place du comité de suivi. En ce qui nous concerne, nous avons pris acte que l’accord sera appliqué ». Joseph Kabila aurait également souligné le fait que le texte de l’Accord resterait ouvert à ceux qui refusent encore de le signer, à savoir le Rassemblement et le MLC. Il faut noter que la Société civile, l’ex-facilitateur Edem Kodjo et la Cenco (Conférence Épiscopale Nationale du Congo) qui poursuivent leurs consultations-médiation doivent également être reçus par Joseph Kabila.
Les premiers ministrables possibles
Outre Vital Kamerhe qui s’était rendu indispensable pour la tenue du dialogue, plusieurs noms circulent même si les chances ne sont les mêmes. Ce sont les cas de l’ancien vice-président de la République de l’époque 1+4 (2003-2006) Azarias Ruberwa serait tenté lui aussi d’accepter la primature de cette transition qui, selon les termes de l’Accord du 18 octobre 2016 issu du dialogue politique inclusif, devra aller jusqu’à fin avril 2018. Mais aussi le sénateur Florentin Mokonda Bonza ou encore Kengo Wa Dondo, l’actuel président du Sénat en personne.
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