Le Président du Conseil des Sages du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales acquises au Changement et de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, a reçu en sa résidence de Limete le député européen belge Louis Michel. Bien que rien d’officiel n’ait filtré de cette rencontre, on s’imagine bien que les deux hommes ont échangé sur la situation de la grave crise politique et institutionnelle que traverse la RDC depuis le début de cette année qui marque également la fin du deuxième et dernier mandat constitutionnel de Joseph Kabila le 19 décembre 2016. Mais aussi selon d’autres sources Habibou Bangré @Habibou_Bangre #RDC: rencontre Tshisekedi et Louis Michel axée sur « nécessité dialogue avec pouvoir » pour « parvenir à accord plus inclusif » (source UDPS).
C’est Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi qu’entouraient Valentin Mubake et Gilbert Kankonde qui ont salué Louis Michel à son arrivée comme à son départ.
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Des sanctions européennes pour bientôt ?
Cette visite privée intervient au moment où l’Union européenne prépare une résolution sur les pas des américains pour pouvoir imposer des sanctions ciblée sur les responsables de ce que l’on considère comme des exactions. Notamment toutes les personnalités proches du pouvoir et impliquées dans la répression de manifestations ou les arrestations arbitraires qui se sont multipliées dans le pays ces derniers mois. Cette résolution d’initiative socialiste qui sera présentée la semaine prochaine au Parlement européen vise à faire pression sur le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne dont la question des sanctions imposables à la RDC est au menu de sa réunion du 12 décembre 2016.
A ce propos, interrogée par nos confrères de RFI, la socialiste belge Marie Aréna explique tout en rappelant que l’Europe est un des premiers donateurs de la RDC : «Nous sommes dans le cadre de l’accord de Cotonou, c’est-à-dire que nous avons, vis-à-vis de la République démocratique du Congo, un certain nombre de principes que mutuellement nous avons décidé de respecter. Et quand la République démocratique du Congo et son gouvernement ne respectent pas la question de la liberté d’expression par rapport à l’organisation des élections, eh bien ils ne respectent pas l’accord que nous avons passé entre nous pour pouvoir continuer à travailler ensemble. Il est important aussi que l’Europe donne ce message clair, pour faire en sorte que les autorités congolaises n’utilisent pas la force, comme elles l’ont fait jusqu’à maintenant, pour réprimer ces différents points de vue aujourd’hui qui s’expriment en RDC en ce qui concerne la candidature du président Kabila». Les généraux Kanyama, Banza et Amisi sont déjà sous sanctions américaines.
En rappel, Louis Michel alors ministre belge des Affaires Etrangères belge tout comme Commissaire européen, fut l’un des puissants soutiens de Joseph Kabila durant des années. Aujourd’hui, c’est son fils Charles Michel qui est premier ministre du Royaume. Depuis des années déjà et bien longtemps sous Mobutu, le président de l’UDPS n’a jamais eu des bonnes relations avec le parti libéral francophone belge du Mouvement Réformateur auquel appartient Louis Michel. L’ancien PRL (Parti Réformateur Libéral) et son fondateur feu Jan Gol ont eu maille à partir avec Tshisekedi début des années 1990 en le faisant arrêter à l’aéroport de Zaventem pour ainsi l’empêcher de revenir à Kinshasa où devait se tenir un grand meeting de l’opposition avant la convocation de la CNS.
Roger DIKU