Le premier ministre congolais nommé Samy Badibanga Ntita dit Sambady renonce à sa double nationalité belge

La manœuvre est passée presque inaperçue et sans aucun bruit face à la tollé qu’avait suscité la révélation de la double nationalité du tout nouveau premier ministre nommé Samy Badibanga Ntita. C’est via une simple Attestation portant le N°137/CAB/MIN/JGS&DHIDCC/2016 du 25 novembre 2016 portant déclaration de recouvrement de la nationalité d’origine signée Alexis Thambwe-Mwamba, ministre de séant que la chose a été réglée.

On peut y lire : le nommé  Badibanga Ntita Sambady dit Badibanga Ntita Samy, congolais d’origine, né à Léopoldville (Kinshasa), le 12 septembre 1962,… a déposé sa déclaration de recouvrement de la nationalité congolaise d’origine, après renonciation à sa nationalité belge d’acquisition, pour des raisons de convenance personnelle note la page 8 de ce document.

 

Une tour de passe-passe magique. Comme on peut le constater, cette renonciation à sa deuxième nationalité outre que celle congolaise intervient 8 jours après sa nomination surprise comme premier ministre de la période transitoire issu du Dialogue politique de Kinshasa (1er septembre au 18 octobre 2016). (Lire nos articles : Samy Badibanga Ntita nommé premier ministre de la période transitoire https://www.afriwave.com/?p=1268 et Samy Badibanga Ntita et sa double carapace : «Léopard congolais» d’extérieur et «Diable Rouge belge» d’intérieur https://www.afriwave.com/?p=1294).

Au terme de l’Accord politique issu du Dialogue, le premier ministre devrait sortir des rangs de l’opposition et surprise du chef, c’est Samy Badibanga qui fut choisi par Joseph Kabila au détriment de l’archi-favori Vital Kamerhe, président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) que tout le monde voyait à ce poste (Lire aussi Vital Kamerhe et l’UNC : entre amertume et déception, une réalité politique au lendemain qui déchante https://www.afriwave.com/?p=1300 ).

De ce que d’aucuns considéraient comme une polémique stérile ou un règlement de compte personnel contre SamBady, il s’agit bien d’un réel problème de droit et de son application; dans ce cas précis sur la double nationalité. de son fils jouer de foot professionnel en Belgique et pensionnaire des Diables Rouges, l’équipe nationale belge; personne n’en fait problème car relevant d’un choix de vie privée. Par contre, pour son père qui est appelé à conduire le gouvernement d’un pays, on voit très mal comment cela peut passer sans anicroche. En  réponse à cette renonciation, le ministre congolais de la justice, a acté la requête de Samy Badibanga qui recouvre ainsi l’exclusivité de la nationalité congolaise explique le document. En 2007, le parlement congolais qui s’était penchée sur la question, avait fixé un délai de trois mois pour permettre aux Congolais détenteurs d’une double nationalité – les cas sont légion au parlement et dans l’administration- de régulariser leur situation. Mais le débat a entre-temps été mis entre parenthèses.

Un fâcheux précédent pourtant entre la Belgique et la RDC : l’ambassadeur congolais nommé pour remplacer Henri Mova; Gustave Beya Siku, ancien Directeur de Cabinet de Joseph Kabila n’avait pas été accrédité par le Royaume car porteur d’un passeport belge, nationalité à laquelle il n’avait jamais renoncé jusqu’à sa désignation. Il est aujourd’hui ambassadeur nommé pour le même poste en Angola. L’ancien homme fort de Kabila devenu opposant au sein du G7, Charles Mwando Nsimba fut dans le même cas. L’on raconte qu’il aurait renoncé à sa nationalité belge acquise après la chute de Mobutu lorsqu’il fut réfugié à Bruxelles.

Pendant ce temps, un groupe des parlementaires réunis au sein de la Dynamique des Parlementaires Acquis au Bon Sens compterait saisir  la Cour constitutionnelle contre Samy Badibanga pour une interprétation de la loi après que ce dernier ait renoncé à sa double nationalité belge. Ces députés voudraient aussi que soient sanctionnés tous ceux qui assument les fonctions étatiques en possedant encore des nationalités étrangères autre que congolaise eu égard à l’article 10 de la Constitution.

Un gouvernement qui traîne…

Alors qu’il en a finit avec ses consultations depuis plus de deux semaines, le premier gouvernement Badibanga traîne toujours et risque de ne jamais voir le jour. Et pour cause, l’UDPS, le parti dont Badibanga ne serait plus considéré comme membre se trouve officiellement impliquée dans ces nouvelles discussions directes entre Opposition et Majorité présidentielle sous la conduite de la CENCO débuté le 8 décembre 2016 pour une durée de trois jours. L’objectif poursuivi étant qu’au travers de ces pourparlers, l’on consolide la,paix entre congolais avant la date du 19 décembre 2016 et la fin du deuxième et dernier mandat constitutionnel de Kabila.

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Rédaction

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