C’est une véritable course contre la montre dans la recherche d’un compromis politique avant le 19 décembre 2016. Prévues pour 3 jours, les discussions directes entre la Majorité présidentielle et l’Opposition tirent en longueur. Au quatrième jour des travaux, il aura fallu le déploiement de toute la diplomatie catholique par les évêques de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) pour que se débloque la situation. Tout semblait pourtant aller droit dans le mur avec un blocage total que les séances du matin en commission tout comme la plénière avaient été suspendues, le temps des nouvelles consultations auprès des responsables de deux camps (Lire notre article : Dialogue de la CENCO : blocages en permanence sur fond d’incertitudes des jours à venir https://www.afriwave.com/?p=1549 ).
Et comme on n’a pu s’en rendre compte, la solution à la forte crise politique actuelle passe par deux personnalités importantes : Etienne Tshisekedi comme chef de la grande Opposition politique du Rassemblement et Joseph Kabila, président de la République sortant en fin de mandat. Le temps de suspension a été mis à profit par les évêques pour rencontrer Joseph Kabila après avoir rencontré Etienne Tshisekedi le jeudi 15 décembre au soir et qu’ils ont revu encore.
Auprès du chef de l’Etat, il revient des informations officieuses qu’une liste de 251 personnes dont 7 personnalités a été proposée pour l’amnistie-libération avec des cas de prisonniers et exilés sur demande du Rassemblement en guise des mesures de décrispation politique. Les noms souvent cités demeurent ceux de Jean-Claude Muyambo, Eugène Diomi Ndongala et les exilés Moise Katumbi, Roger Lumbala, Floribert Anzuluni… Joseph Kabila aurait promis une réponse appropriée après examination de cette demande.
Hier soir déjà, au sortir de la rencontre au domicile de Tshisekedi; le porte-parole de la CENCO, l’Abbé Donatien Nshole déclarait être optimiste et que l’église ne ménageait aucun effort dans sa mission d’accompagner les politiques dans une réalité dynamique pour le bien du pays en tenant compte du peuple. Au travers des lignes, on peut bien comprendre la volonté des prélats d’aller jusqu’au bout de leur mission de bons offices malgré les blocages sur le chemin.
Des avancées pourtant
Dans la dynamique évoquée par la CENCO, c’est la Commission Décrispation qui est arrivée au bout de son travail ce vendredi 16 décembre 2016 avec l’adoption de son rapport par la courte plénière. Même Lambert Mende de la MP s’en réjouissait lorsqu’il explique : on s’est fait des concessions mutuellement, les travaux en plénière se sont déroulés dans une ambiance sereine.
Ci-dessous, le communiqué officiel de la CENCO :
Le rapport de la commission « décrispation politique » a été adopté par consensus ce vendredi 16 décembre 2016 par les participants au dialogue inclusif après qu’ils aient soulevé quelques observations. Quatre options ont été levées par la commission; il s’agit de 1°) l’appel à la non-violence, 2°) la libération des prisonniers politiques et d’opinions, 3°) les médias suspendus et/ou en situation litigieuse à l’égard de la fiscalité.
La commission recommande :
1°) que soit mis fin au dédoublement des partis politiques,
2°) que les médias et les acteurs sociaux s’abstiennent des propos injurieux et des discours incitant à la haine,
3°) que soit garantie la neutralité des services publiques et l’indépendance du pouvoir judiciaire conformément à la loi sur les services publics, lever la mesure de suspension de manifestations et réunions publique, créer une structure national de médiation et du processus de réconciliation qui sera présidée par un médiateur national.
Après échange, quelques amendements ont été formulés:
1°) la recommandation sur le dédoublement des partis politiques doit être formulée de façon claire,
2°) on y inclura une recommandation par rapport au dédommagement des victimes du 19 et 20 septembre 2016 et les sièges des partis politiques qui ont été incendiés,
3°) une recommandation sur les tracasseries fiscales, ainsi que
4°) l’équilibre dans la grille des programmes concernant le temps de parole à accorder aux partis politiques de la majorité et ceux de l’opposition.
La promesse ferme quant à la libération des prisonniers et au retour des exilés n’étant obtenue sur le champ par le Rassemblement, il a été convenu la mise sur pied d’une Commission des magistrats qui examinera les dossiers soumis au cas par cas.
Un membre du Rassemblement présent au Centre Inter-diocésain interrogé par www.afriwave.com a expliqué qu’on ne lâchera pas le morceau sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres à venir…
Le 19 décembre 2016
L’après 19 décembre 2016 cristallise également toutes les appréhensions quant aux manifestations qui pourront se produire si aucun résultat n’est trouvé au dialogue de la CENCO. L’objectif des discussions en cours demeure la recherche d’un consensus politique national sur la transition avant l’organisation des élections apaisées et ainsi éviter au pays de sombrer dans le chaos.
Parvenu au terme de son deuxième et dernier mandat constitutionnel du président de la République, l’avenir politique de Joseph Kabila est au centre de toutes les préoccupations. L’opposition souhaitant qu’il quitte son poste dès lundi 19 décembre 2016 faute d’avoir organiser l’élection présidentielle à temps, mais la majorité répétant que la Cour constitutionnelle l’a autorisé à rester en fonction jusqu’à l’élection d’un nouveau président.
Le calendrier électoral tout comme la réorganisation de la CENI constituent un autre point d’achoppement. L’opposition qui exige une promesse de Kabila qu’il ne sera pas candidat car la Constitution ne prévoyant que deux mandats successifs maximum, chose sur laquelle le président ne s’y jamais prononcé. L’opposition souhaiterait également voir le scrutin organiser au cours de l’année 2017 alors que la Majorité s’en tient à l’Accord politique du 18 octobre 2016 signé avec une partie minoritaire des opposants qui donne un délai beaucoup plus long et pas avant avril 2018.
Un voyage inattendu mais prévu de longue date
Une autre nouvelle inattendue, le déplacement des évêques de la CENCO qui sont en route pour Rome en raison d’une célébration organisée par le pape François, ce en marge des festivités de Noël. Ils devraient en principe quitter Kinshasa ce samedi 17 décembre 2016 pour revenir dans la capitale le mardi 20 décembre 2016 soit un jour après la date butoir du 19 décembre.
Le contexte exige donc qu’un compromis soit trouvé au plus tard le même samedi avant ce départ vers l’Italie où surement un entretien avec le papa sur la question du Congo sera à l’ordre du séjour. Le contraire sera la suspension des travaux jusqu’à leur retour et la crainte que dans entre-temps; les deux camps se radicalisent dans leur jusqu’au-boutisme aux conséquences qui seront incalculables pour tous.
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