C’est dans une ambiance bonne enfant avec chansons et danses que près de 200 congolais de la diaspora belge ont envahi le pavé du Quartier africain de Bruxelles à Matonge d’Ixelles. Du Metro Porte de Namur, une manifestation s’est embrelée vers l’Ambassade de la RDC, rue Marie de Bourgogne. Dans ce qu’ils ont appelés «Manifestation contre le maintien au pouvoir de Kabila», les organisateurs comme les manifestants voulaient également sensibiliser l’opinion publique belge et internationale sur les massacres des populations civiles perpétrés à l’Est du pays et en même temps dénoncer les violations des Droits de l’homme en RDC. Ils ont par ailleurs exigé son départ des affaires du pays sans aucune négociation.
Selon les organisateurs, la crainte pourtant demeure que Kabila n’use de tous les subterfuges pour s’accrocher au pouvoir, y compris la violence et que cela ne mène encore qu’à l’effusion de sang au moment où s’achève son deuxième et dernier mandat constitutionnel le 19 décembre 2016 à minuit. Ainsi, les manifestants exigent qu’il quitter son poste ou transmettre le pouvoir au lendemain de cette date, c’est-à-dire le 20 décembre 2016. «Il est temps que Kabila parte», crient-ils avant d’ajouter qu’ «Il est depuis plus de 15 ans au pouvoir et n’a rien fait pour la population. Le pays est toujours en mauvais état : il n’y a pas d’enseignement, pas d’eau potable, pas des soins de santé. Il est temps que Kabila laisse la place à quelqu’un d’autre». En symbole de leur protestation, un «carton rouge» était brandi à l’endroit du chef de l’Etat sortant Joseph Kabila.
Alors que les négociations directes dites de la dernière chance entre pouvoir et opposition pour tenter de trouver une issue à la crise politique dans le pays sont suspendues et reprendront le 21 décembre prochain, la diaspora congolaise ne veut plus rien entendre. Raison de son exigence pour le départ immédiat du pouvoir de Joseph Kabila le 20 décembre 2016 pour laisser la place à une transition sans lui devant conduire le pays vers des élections. Pour la diaspora encore, il ne reste plus que l’application de l’Article 64 de la Constitution pour résister à tout celui qui veut demeurer au pouvoir par la force et pour cela, le peuple doit se prendre en charge comme l’a demandé le président de l’UDPS et du Conseil des Sages du Rassemblement de l’opposition Etienne Tshisekedi depuis très longtemps.
Pour rappel, les discussions directes actuelles visent à trouver un compromis sur la mise en place d’une période de transition politique devant mener à la tenue d’une élection présidentielle, reportée en septembre. Elles doivent aussi permettre la désignation d’un successeur à Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de se représenter pour un troisième mandat. Pour les opposants, c’est Kabila qui est responsable de cette situation pour avoir orchestré le report de l’élection et d’envisager de changer la Constitution pour se maintenir au pouvoir, comme l’ont fait plusieurs présidents de pays voisins de la RDC.
Images Les Amis de Wetshi