Les discussions politiques directes entre l’opposition et la Majorité sous l’égide de la CENCO ont repris ce mercredi 21 décembre 2016 comme promis au Centre Interdiocésain de Kinshasa. Le but poursuivi restant celui d’accélérer les travaux en vue d’aboutir à un compromis consensuel pour sortir de l’impasse et ainsi éviter de nouvelles violences.
L’église a souhaité une réduction drastique du format des négociateurs avec 5 intervenants pour chaque camp, soit dix personnes au total. Et pour encore être précise, la CENCO a sollicité que les travaux aboutissent au plus tard avant le 25 décembre 2016, la prochaine plénière étant prévue le vendredi 23 décembre 2016.
En dehors du Rapport adopté de la Commission Décrispation politique même si ses effets sont encore attendus, les deux autres commissions poursuivront leurs travaux : Commission Gouvernance et Institutions, la Commission Elections pour le processus électoral. Elles auront donc à aplanir les divergences qui subsistent encore sur le concept du respect de la constitution et ses implications en rapport avec la crise actuelle, le processus électoral quant à la séquence, au calendrier et au financement des élections, le fonctionnement des Institutions pendant la période de transition. Sans oublier la question sur l’indépendance de la CENI et sa restructuration tout comme celle du CSAC. Enfin le Mécanisme du suivi de l’Accord qui devra être trouvé.
Lors de cette reprise l’on n’a pas manqué de parler de la fin officielle du deuxième et dernier mandat constitutionnel du président Joseph Kabila le 19 décembre 2016 qui est une évidence et les violences y consécutives à travers le pays les 19 et 20 décembre 2016.
La nomination du nouveau gouvernement de Samy Badibanga en pleine nuit, juste avant la fin théorique du mandat de Kabila et alors que les discussions entre pouvoir et opposition pour trouver une sortie de crise sont en cours n’est pas de nature à apaiser la situation. L’appel au calme, à la paix et à la retenue du nouveau premier ministre hier, mardi 20 décembre, n’a eu aucun effet sur les violences à travers le pays : Kinshasa, la capitale, mais aussi Lubumbashi, Boma ou encore Matadi. Tout comme Goma où plusieurs arrestations ont eu lieu. Il y a également le discours d’Etienne Tshisekedi appelant à la résistance pacifique et à ne plus reconnaître l’autorité du chef de l’Etat.
Les évêques qui continuent à bénéficier de l’appui du pape François trouveront peut-être le maillon manquant pour relier la chaîne des politiques congolais afin qu’ils deviennent les artisans de la réconciliation et de la paix, ceux qui écoute la voix de leur conscience et qui voient les souffrances cruelles de leurs compatriotes comme les en appelle le souverain pontife.
La communauté internationale n’est pas en reste : L’Allemagne vient d’annoncer la suspension de tous ses programmes d’aide au pays alors que la France, le Royaume-Uni ou de la Belgique sont pour des nouvelles sanctions contre ceux qui sont au pouvoir actuellement.