Début de fumée blanche au Centre Interdiocésain de Kinshasa. Divine surprise ou miracle de Noël, il aura fallu le déploiement de toute la dose de la diplomatie catholique dans la capacité des évêques à convaincre chaque partie, et surtout le pouvoir, à faire des concessions. L’ultimatum à la classe politique congolaise pour qu’un accord soit conclu avant Noël y est aussi pour beaucoup alors que les violences se poursuivent à travers le pays dans les protestations contre le maintien du président Kabila au pouvoir au-delà de son mandant qui s’est achevé le 19 décembre 2016 à minuit.
En effet, un Accord politique aurait été trouvé cette nuit aux discussions de la négociation directe entre la Majorité et l’opposition après des heures de discussions entre les prélats de la CENCO et les différentes composantes. Les médiateurs catholiques ont changé leur manière de présider en adoptant les entretiens individuels pour une sortie de crise et de méfiance. Tactique payante pour eux, car en recevant d’abord les délégués de la Majorité présidentielle en matinée, ensuite ceux représentants le Rassemblement de l’opposition et du Front pour le Respect de la Constitution (FCR), avec les ténors de l’opposition UDPS et MLC; ils ont pu trouver un début de compromis. Enfin, plus tard dans les après-midi, ce fut le tour des membres de l’opposition signataires de l’Accord du 18 octobre sous Edem Kodjo.
On va boucler cette nuit, l’Accord doit être signé demain, les évêques devant être dans leurs diocèses au plus tard samedi 24 décembre pour la messe de la nuit de Noël, a expliqué une source ecclésiastique, citée par la presse. Selon l’AFP qui affirme avoir a pu consulter le document de travail résumant les principaux points du projet, l’exercice serait en sa phase de finalisation pour être approuver en séance plénière de demain vendredi 23 décembre 2016 dans la journée. Le texte prévoit l’instauration d’une transition politique et la tenue fin 2017 de la présidentielle qui aurait dû être organisée cette année en 2016.
Certaines indiscrétions affirment que Joseph Kabila aurait fait des concessions en acceptant que soit inscrit noir sur blanc dans le texte qu’il ne sera pas candidat à un troisième mandat et qu’il ne modifiera pas non plus la constitution durant la période transitoire. En contrepartie, les opposants ont accepté qu’il reste en place jusqu’en décembre 2017 où la prochaine présidentielle devra être tenue.
Si cet Accord politique est signé dans la journée de vendredi 23 décembre, l’on ne comprend toujours pas le pourquoi de la précipitation de nomination d’un nouveau gouvernent le 19 et son investiture le 22 décembre 2016. Pourquoi alors toutes ces arrestations dans les rangs des jeunes qui continuent de chercher à organiser des actions publiques dans le cadre de la campagne Bye bye Kabila, malgré l’interdiction de toute manifestation politique par les autorités ? Pourquoi tous ces morts dans les rangs des manifestants se demandent les observateurs.
