Infatigables et dévoués dans leur difficile mission de bons offices pour sortir le pays de la grave crise politique devenue institutionnelle, les Évêques de la CENCO se sont encore déplacés ce 13 janvier 2017 en matinée auprès des amis du premier ministre Samy Badibanga. Dans leur souci de trouver plus d’inclusivité à l’Accord Politique Global et Inclusif du 31 décembre 2016 signé sous leur mission des bons offices, Mgr Marcel Utembi accompagné de Mgr Fridolin Ambongo et de l’Abbé Donation Nshole ont pu ainsi rencontrer Azarias Ruberwha, Jean-Lucien Bussa et José Makila en matinée. Objectif : convaincre ces membres du gouvernement actuel signataires du précédent Accord du 18 octobre 2016 qui trépignent encore à signer le nouvel Accord de rejoindre le train en marche.
Au sortir de leur discussion, le SG ad intérim de la CENCO; l’Abbé Donatien Nshole a déclaré : «Les évêques ont décidé de se déplacer vers eux dans le souci de renforcer l’inclusivité. On a saisi l’opportunité pour leur dire que tout n’est pas encore perdu. Ils peuvent venir avec leurs propositions dans la phase actuelle d‘Arrangement Particulier. On pourra tenir compte de l’une ou de l’autre position. On les a invités à entrer dans le train afin de finir le dialogue. Ils sont restés ouverts. Ils ont rappelés qu’ils ont toujours soutenu le dialogue, mais comme ils sont des leaders, ils doivent consulter ceux les ont mandatés. Ils se considèrent comme victimes d’une certaine injustice dans la mesure où ce sont eux qui étaient les premiers à revendiquer la dynamique du dialogue alors que lors des négociations sur la question du gouvernement, ils n’ont pas consultés».
Des revendications pourtant incompréhensibles
Dans un document transmis en fin de semaine dernière au Président de la CENCO, ce quatre membres de l’Opposition Politique Signataire de l’Accord Politique du 18 octobre 2016 de la Cité de l’Union Africaine expliquaient leur refus adhésion au nouvel Accord du 31 décembre 2016. Devenu un groupement politique du nom de l’OPSAP, dans une lettre adressée au président de la CENCO avec pour objet le Compromis Politique du 31 décembre 2016 du Centre Interdiocésain, Samy Badibanga, Azarias Ruberwa, Jean-Lucien Bussa et José Makila expliquent que « l’Accord du 31 décembre n’a fait que reprendre, en d’autres termes, les acquis essentiels de l’Accord du 18 octobre 2016 ! La crise électorale n’a pas été réglée… qu’alors que l’Accord du 18 octobre avait le mérite de proposer un chronogramme précis du processus électoral, celui du 31 décembre, par contre, n’apporte aucune précision ni clarté sur les dates.. il renvoie à des horizons incertains…Il semble être conçu pour l’exclusive satisfaction de la composante Rassemblement dans la gestion des Institutions remaniées ou créées à l’issue de ces dialogues…».
Pour les observateurs avertis de la scène politique congolaise, c’est la peur d’une disparition quasi certaine de la scène politique du pays de ces quatre membres du gouvernement qui leur fait perdre aujourd’hui toute lucidité face à la nouvelle réalité des choses. Pour preuve, cette autre remarque contenue dans leur missive à la CENCO qui semble privilégier leur confort au gouvernement que la vie du congolais moyen : « La mise à l’écart de de l’Opposition politique signataire de l’Accord du 18 octobre 2016 dans les discussions sur la Primature, pourtant acquise à l’opposition sur base de l’accord du 18 octobre 2016 et occupée par un membre de la dite opposition régulièrement nommé. A la rigueur, les discussions sur cette question n’auraient même pas dû concerner la Majorité présidentielle qui par un engagement, urbi et orbi, avait cédé cette charge à l’opposition politique signataire de l’Accord du 18 octobre 2016».