C’est à bord de son jet privé affrété pour l’occasion qu’Etienne Tshisekedi qui avait quitté Kinshasa en début de matinée du mardi 24 janvier 2017 est bien arrivé hier soir à Bruxelles après une escale en Algérie pour ravitaillement. Prévu de longue date sur recommandation de son médecin mais reporté pour cause de la négociation directe entre le pourvoir et l’opposition sous la médiation de l’Eglise catholique, ce déplacement de quelques jours en Belgique pour le président de l’UDPS et du Conseil des Sages du Rassemblement de l’opposition lui permettra de subir dès ce mercredi 25 janvier 2017 toute une batterie de tests médicaux (check-up médical).
Agé de 84 ans, l’opposant historique qui semble fatigué est en bonne santé selon sa famille depuis son retour au pays en juillet 2016. Il était accompagné de son épouse, Marthe Kasalu, son fils Roger et son neveu Bona Kalonga qui s’occupe de son protocole. Des sources bien renseignées et proches du président Tshisekedi expliquent que ce voyage sera aussi pour lui l’occasion de mener un ballet diplomatique international intense auprès des partenaires du Congo. Il y sera question des contacts d’explications sur le déroulé des discussions politique en cours dans le pays. Mais aussi et surtout de la question de l’organisation et la tenue des élections prochaines dont la mobilisation des fonds pour le financement demeure une question importante. Il est sûre qu’il se concertera également avec la partie de l’opposition du Rassemblement encore en exil à l’instar de Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle de fin d’année 2017 soutenu par le G7 et l’AR et son frère aîné et proche de Tshisekedi Antoine Katebe Katoto.
Ce voyage qui a suscité des rumeurs en tous genres intervient après la signature de l’Accord Politique Global et Inclusif du 31 décembre 2016 alors que les discussions sur son Arrangement Particulier (AP) se poursuivent à Kinshasa. L’occasion pour son parti, l’UDPS d’en appeler au peuple congolais dans son ensemble à ne pas prêter le flanc à des rumeurs qui courent les rues et à rester derrière son Chef qui ne tardera pas à regagner le pays pour assumer ses responsabilités historiques.
Bien avant ce départ, une délégation de la CENCO conduite par son vice-président Mgr Fridolin Ambongo et son SG ai l’Abbé Donatien Nshole a rencontré le président du Conseil des Sages du Rassemblement (Rassop) en vue de l’informer de l’état d’avancement des travaux sous leur médiation. Notamment sur le Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA) dont il prendra bientôt la charge et pour lequel un compromis définitif a été adopté par toutes les parties prenantes. Selon les prêtres, Etienne Tshisekedi se porte bien; contrairement aux rumeurs folles en tous genres qui ont envahi la ville et le pays dès l’annonce de ce voyage de quelques semaines selon sa famille.
Au sortir de cette rencontre, l’Abbé Donatien Nshole, SG ai et porte-parole de la CENCO a déclaré : «Nous étions inquiets de tout ce qui se disait sur sa santé, voilà pourquoi nous sommes venu le voir. Mais Dieu est grand. Il y a plus de peur que de mal, il va bien. On l’a trouvé comme toujours en forme physiquement. Le président Tshisekedi qui s’est montré très ouvert pour accompagner la mise en application de l’Accord du 31 décembre a lui-même dit qu’il va bien et qu’il sera de retour très bientôt pour le travail. Nous espérons que les choses vont marcher».
La bataille de préséance
Sur la question de préséance à la vice-présidence du CNSA qui avait suscité une rude bataille entre les composantes dans une circonstance où le président désigné Etienne Tshisekedi s’absente du pays pour un temps, la sagesse des prêtres aura aidé à trouver une solution acceptable par tous. En cas d’indisponibilité du président du CNSA, la bataille de préséance n’aura donc pas lieu comme l’envisageait déjà certaines personnes.
Dans le compromis trouvé le 23 janvier 2017 sur le fonctionnement de cet organe chargé de suivre la mise en application et le respect de l’Accord Politique Global et Inclusif du 31 décembre 2016, tout a été réglé comme l’explique le vice-président de la CENCO, Mgr Fridolin Ambongo : «La question de vice-présidence a été réglée. Nous avons créé ce qu’on appelle le présidium, une sorte de l’espace présidentielle entre le président et les trois vice-présidents (MP, FRC et Opposition signataire de l’Accord du 18 octobre 2016). Chaque vice-président ayant un domaine de compétence. Nous avons résolu la question de la (future) plénière du CNSA avec une clé de répartition que nous estimons juste et équitable qui a été adoptée à l’unanimité par toutes les parties prenantes. C’est le présidium qui fonctionnera sous forme de triumvirat pour assurer l’intérim de Mr Tshisekedi en cas d’absence, les 3 vice-présidents pourront se concerter sous l’accompagnement de la CENCO qui sera toujours là et nous espérons que l’absence du président ne va pas se prolonger longtemps».
Roger DIKU à Bruxelles
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