Un coup politique raté. Rencontre au sommet Donald Trump PMRDC Samy Badibanga avec photo à l’appui : ainsi l’annonçait-il fièrement sur son compte Twitter comme un trophée en l’honneur de sa courte carrière à la tête du gouvernement de transition issu de l’Accord politique du 18 octobre 2016. Samy Badibanga @SamyBadibanga 3 févr. Rencontre au sommet #DonaldTrump #PMRDC #SamyBadibanga
Ce qui revient à être considéré comme l’Affaire Samy Badibanga Vs Donald Trump a fait les choux gras des discussions dans les salons feutrés du pouvoir. Selon un correspondant occasionnel de www.afriwave.com présent dans la capitale fédérale américaine, certes la photo entre les deux hommes est vraie et a été prise au détour d’un couloir dans la salle du petit déjeuner car aucune rencontre officielle n’a jamais été ni convenue ou encore programmée entre les deux personnalités. Donc en conclusion, rien n’a jamais été discuté sur le Congo et ses problèmes qu’ignorent du reste le néophyte en politique Donald Trump. Souvenons-nous de la rencontre Trump Sassou Nguesso qui a fait couler tant d’encre rappelle ce correspondant.
Dans cette campagne politique de mauvais goût qui ressemble à une escroquerie intellectuelle couplée d’un mensonge d’Etat, Samy Badibanga ne fut pas seul. Il était accompagné d’un autre responsable congolais en la personne du chef du Collège diplomatique auprès du Chef de l’Etat Joseph Kabila, à savoir l’ambassadeur Barnabé Kikaya-Bin-Karoubi. Dans l’un de ses trois comptes Twitter, une série des Twittes à faire pâlir de rougeur Donald Trump en personne : Barnabé Kikaya @kikayabinkarubi 4 févr. #PM Badibanga, 1er responsable politique africain reçu par Pdt US #Trump. Encore une victoire diplomatique pr #Rdc Barnabé Kikaya @kikayabinkarubi 4 févr. #Linda Greenfield, Senateur #Coons, #Barnabé Kikaya, #PM Badibanga à la table RDCongo au National Prayer Breakfast.
Que s’est-il passé au juste ?
Il est de coutume qu’en chaque début d’année, le premier jeudi du mois de février, une matinée spéciale avec petit déjeuner de prière dénommée National Prayer Breakfast soit organisée au Congrès américain avec The Fellowship Foundation, une association chrétienne évangélique. Y assiste des hommes d’affaires, des politiques et des citoyens venus du monde entier qui y sont invités ainsi que le Président américain en exercice selon la disponibilité de son temps. Ce premier jeudi de février 2017 tombait le 2.
En délicatesse avec l’ancienne administration américaine sous Barack Obama qui a imposé des sanctions contre certains proches du régime Kabila (Bishab, Kanyama, Numbi, Tango fort) l’occasion de la National Prayer Breakfast était la mieux approprié pour des officiels congolais de prendre main avec la nouvelle administration américaine, raison de leur présence à Washington DC. Selon notre correspondant occasionnel dans la capitale fédérale américaine, l’administration Trump n’étant pas encore au complet et n’ayant pas encore d’agenda pour des rencontres officielles, Donald Trump ne pouvait recevoir Samy Badibanga en sa qualité de premier ministre congolais comme le prétende la délégation venue de Kinshasa.
Du reste, comme l’explique Belhar Mbuyi, Conseiller en communication du Premier ministre en personne; c’est à Rex Tillerson, nouveau Secrétaire d’Etat américain que fut recommandé de recevoir Samy Badibanga. Le chef de la diplomatie US a convenu avec son hôte que la rencontre sera organisée en fonction de leurs agendas respectifs. Cette rencontre n’aura jamais lieu, Samy Badibanga se contentant d’une rencontre avec la sous-Secrétaire d’Etat chargée des questions africaines Linda Greenfeld.
Mais pourquoi ce mensonge et qu’en pense le président Joseph Kabila en personne ? Une chose est certaine, Badibanga et ses accompagnateurs voulaient impressionner le Chef de l’Etat en le convaincant de leur capacité à changer le cours des choses à Washington. Surtout que le gouvernement en place à Kinshasa n’a quelque temps de survie avant qu’il ne soit remplacé par un nouvel Exécutif issu de l’Accord Politique Global et Inclusif de la CENCO du 31 décembre 2016. Lâché par ses trois anciens amis encore membres de son gouvernement (Bussa, Makila et Ruberwha) qui ont fini par signer leur adhésion audit Accord, Badibanga ne pouvait que créer une nouvelle diversion pour se rendre un tout petit peu important remarque un proche de la Majorité présidentielle à Kinshasa. Jusqu’où ira-t-il demeure la question qui se pose ?
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