Drôle de correspondance que celle adressée par Willy Mishiki, Vice-ministre à l’Energie à son premier ministre Samy Badibanga en date du 09 février 2017. Avec copie de sa lettre réservée au président de la République Joseph Kabila, Mishiki «sollicite une protection particulière pendant le déroulement des funérailles du président Tshisekedi, soit en me confiant une mission au Nord et Sud Kivu dans le cadre d’inspection des services de mon ministère pour ne pas donner l’impression à mes adversaires de Limete que j’aurais fui l’arrivée de la dépouille mortelle ou soit en me plaçant dans un hôtel sécurisé de la ville de Kinshasa pendant ces moments de fortes tensions politiques. Vous trouverez en annexe, le projet dudit ordre de mission en cas de la première possibilité».
Drôle des mœurs politiques dans un pays qui semble marcher sur sa tête : un ministre qui se dit menacer de mort par ses adversaires de Limete et qui détermine lui-même le mode de sa protection, soit une mission de service, soit un placement dans un hôtel sécurisé de la capitale. Surréaliste et ridicule, «Mishiki aurait dû se taire» commente un proche de la Majorité présidentielle. En lieu et place d’un faux-fuyant, «il devrait assumer ses propos abjects pour le besoin de plaire dont il pensait endosser la responsabilité» poursuit notre contact qui a requis l’anonymat. «C’est pourtant ce genre des déclarations qui jettent du discrédit sur le président Joseph Kabila et notre majorité sans que personne n’ait demandé à Mishiki de se comporter de la manière» conclut ce cadre de la MP.
Comme le disait Jean-Pierre Chévènement en France, lorsqu’on a rien d’important à dire ou à faire; un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne. On attend donc la réaction de Samy Badibanga.