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Décès d’Etienne Tshisekedi: la famille envisage une autopsie à Bruxelles et attend un lieu de sépulture à Kinshasa

La famille biologique d’Etienne Tshisekedi et la Représentation de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) en Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg (Belux) ont donné leur conférence de presse de ce 13 février 2017 comme annoncé au Press Club Brussels Europe. C’est entouré de son oncle paternel et frère cadet de son père Mgr Gérard Mulumba, Évêque de Mweka dans le Kasaï central et du Dr André Kabanda, Représentant du parti que Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi s’est présenté devant les médias.

Une seule et grande question à l’ordre du jour : les funérailles du leader de l’opposition, Président de l’UDPS et du Conseil des Sages du Rassemblement Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, deux semaines après son décès à Bruxelles le 1er février 2017 où il se trouvait depuis le 24 janvier 2017 pour un check-up médical. Pour sa famille, aucun préalable politique n’est exigé; exit donc l’exigence de la formation d’un nouveau gouvernement pour la tenue des funérailles au pays même si aucun accord n’ait été trouvé jusque maintenant avec le gouvernement actuel sur la date ou les modalités de rapatriement du corps.

«Nous voulons aider le gouvernement en place à pouvoir calmer les esprits. Si maintenant il y a d’autres possibilités de pouvoir nous garantir que le retour de la dépouille de notre leader ne se fera pas dans un bain de sang, alors nous sommes prêts à envisager cette possibilité. Mais le plus important ici, c’est la réponse que nous attendons quant au lieu de sépulture» a expliqué Felix Tshilombo Tshisekedi. Un des points d’achoppement demeurant l’exigence de la famille de construire à Kinshasa un mausolée pour accueillir le corps du défunt : «si on l’a fait pour Laurent-Désiré Kabila, pourquoi pas pour Etienne Tshisekedi», a poursuivi le fils de l’opposant.

Pour sa part, Mgr Gérard Mulumba Kalemba, Evêque de Mweka dans le Kasaï central et frère cadet de Tshisekedi a indiqué que les deux lieux proposés par la famille au centre de la Ville de Kinshasa ont été refusés par l’actuel Gouverneur de la province André Kimbuta Yango. Il n’est donc point de rapatrier le corps sans qu’une solution soit trouvée à cette question.  Il faut rappeler que le décès inattendu de Tshisekedi est aujourd’hui inévitablement politisé dans un contexte tendu.

Le pays traverse une grave crise politique devenue institutionnelle depuis la fin du deuxième et dernier mandat constitutionnel de Joseph Kabila le 19 décembre 2016 et son maintien au pouvoir. Deux dialogues politiques entre l’opposition et la majorité sont passés par-là ; celui d’Edem Kodjo et son Accord du 18 octobre 2016 ainsi que le dernier sous la supervision de la CENCO et son Accord politique Global et Inclusif du 31 décembre 2016.

Une autopsie et des hommages qui se poursuivent

Un rebondissent inattendu deux semaines après la disparition du vieux leader, c’est le principe envisager par la famille de demande d’une une autopsie du corps vue la dégradation rapide de l’état de santé de son père à son arrivée en Belgique fin janvier, afin d’y réaliser un check-up médical. Ce rebondissement rejoint une autre demande des militants et sympathisants du premier parti de l’opposition congolaise de l’intérieur comme de la diaspora qui trouvaient suspecte la mort brutale de leur chef charismatique. Beaucoup des versions ont circulés sur Internet à propos de cette mort dont un empoisonnement dont il aurait été victime avec la complicité des politiques et certains membres du corps médical.

Félix Tshilombo Tshisekedi explique : «Nous allons demander l’expertise d’un médecin et d’un avocat pour voir les suites à donner à ce décès. Ce qui est clair c’est que nous nous posons des questions dans la famille sur ce décès inopiné. Mais aussi de la rapidité avec laquelle son état s’est dégradé alors que nous n’avions aucune raison de nous inquiéter. Mon père a subi une anesthésie générale pour une intervention chirurgicale au pied gauche alors que les spécialistes estiment qu’une anesthésie locale aurait suffi. Les médecins nous ont expliqué qu’ils ont dû passer à l’anesthésie générale parce que l’intervention a duré plus longtemps que prévu. Mais certains médecins ne sont pas d’accord. Il n’y avait pas de crainte à avoir».

De son côté, la clinique Saint-Elisabeth d’Uccle fait savoir qu’elle «ne veut laisser planer aucune ambiguïté sur ce dossier et que tous les éléments peuvent être consultés par la famille ou par la justice le cas échéant». «Il n’y a pas la moindre zone d’ombre en l’espèce», souligne le Dr Albert Veys, Directeur médical de la clinique avant d’ajouter que «l’évolution de l’état de santé de Monsieur Tshisekedi nécessitait des prises de décisions médicales et multidisciplinaires rapides. Ce qui a été fait. C’était un vieux Monsieur qui est arrivé mal en point».

Deux de ses anciens ex-médecins personnel et proches collaborateurs,  le Dr le docteur Oly Ilunga Kalenga, ex-Directeur médical des Cliniques de l’Europe à Bruxelles et le Dr Tharcisse Loseke Nembalemba; ont été nommé comme par l’ironie dont l’histoire a seule le secret, ministre de la Santé et ministre adjoint des Finances le 19 décembre 2016. Et ce, au sein du gouvernement Samy Badibanga, lui-même exclu de l’UDPS pour ne pas avoir respecté le mot d’ordre de Tshisekedi de ne pas siéger dans le parlement actuel issu des élections de 2011 que l’opposant ne reconnaissait pas.

Certes l’on voyait Tshisekedi diminué physiquement vu son âge (84 ans)  qui ne se déplaçait plus que lentement et s’exprimait difficilement. On le savait aussi avec des problèmes d’ordre cardiaque et il portait même un appareil d’assistance appelé pacemaker comme nous l’explique un membre proche de sa famille. «Ces sont des douleurs atroces à son talon du pied gauche qui motiveront son nouvel rapatriement à Bruxelles fin janvier 2017 où les premiers examens médicaux révèlent le mal dont il souffre : une thrombose. L’opération programmée pour le lundi 30 janvier à la Clinique Sainte-Élisabeth d’Uccle à Bruxelles se passe bien avant que les tous les signes vitaux ne se dégradent aussi vite. Plongé dans un coma léger, le vieux ne se réveillera plus car des caillots sanguins s’étant diffusés dans tout son organisme avant de provoquer une embolie pulmonaire et son décès constaté à 17 h 22’» conclut notre source en larmes.

Pendant ce temps, les hommages se poursuivent tant à Bruxelles qu’à Kinshasa. Au siège du parti à Limete, une chapelle ardente y est érigée où membres et sympathisants ne désemplissent pas en signe d’hommage en mémoire de celui qu’ils appellent «le père de la démocratie». Et ce, en attendant le retour de sa dépouille à Kinshasa pour une cérémonie grandiose affirme un militant abattu. Jean-Marc Kabund-A-Kabund, SG actuel du parti; le décès du président Tshisekedi et son deuil en ce mois de février ont une autre connotation pour les membres : «Les combattants vont non seulement se recueillir sur la mémoire du président Tshisekedi mais aussi mêler à ces chagrins la joie du 35ème anniversaire de notre parti», explique-t-il.

Du côté de Bruxelles, une soirée-témoignages sur l’illustre disparu est programmée le samedi 18 février 2017 à 16h00’. Avec pour thème Témoignages et Hommages à notre Tshitshi, c’est une organisation signée Les jeunes et TDR dans la commune d’Ixelles 1050, rue Viaducs n°133.

Roger DIKU à Bruxelles

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