Rétropédalage ou volte-face, c’est selon. La pression tant intérieure qu’extérieure était devenue trop grande que les autorités du pays ont fini par décider une enquête sur les massacres dans l’espace Kasaï. En effet, depuis la semaine dernière, trois vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des hommes en armes et en tenues; présumés militaires FARDC achevant à bout portant des personnes soupçonnées être des miliciens Kamwina Nsapu; du nom de ce chef coutumier entré en conflit avec le pouvoir tué en aout 2016 par les forces de l’ordre lancées à sa poursuite.
À la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux de la vidéo atroce qui défraye la chronique ces jours-ci », le gouvernement annonce dans un communiqué avoir « dépêché immédiatement (au Kasaï Oriental et au Kasaï Central) une commission conduite par des hauts magistrats militaires en vue de vérifier les faits. Cette volte-face des autorités de Kinshasa intervient ce mercredi 21 février 2017 après plusieurs négations de l’état des faits par les ministres de la Communication Lambert Mende Omalanga comme son homologue de l’Intérieur Emmanuel Ramazani Shadari. Ces mêmes autorités annoncent enfin vouloir enquêter sur les faits portés à la connaissance du public après la diffusion d’une vidéo atroce mettant en cause des soldats congolais dans un massacre.
Depuis la diffusion de la première vidéo samedi 19 février 2017 puis de deux autres en début de cette semaine, le gouvernement avait qualifié de montage grossier ces images tournées selon un plan séquence unique. Ces trois vidéos montrent des hommes en uniforme achevant des personnes non armés, ou simplement de lance-pierres ou de bâtons. Les Etats-Unis, la France, les Nations Unies et l’Union Européenne avaient exigés au gouvernement congolais de faire toute la lumière sur les crimes que semble révéler cette vidéo, des actes qualifiés de violations massives des droits de l’homme. Situation qui a provoqué le courroux de Kinshasa qui y avait opposé une fin de non-recevoir tout en appelant ses partenaires à cesser de promouvoir des attitudes condescendantes et délibérément malveillantes.
L’intégrale de la vidéo n°2
Se disant profondément préoccupés, la France, les Etats-Unis et l’Union Européenne avaient insisté sur le fait que si les exécutions extra judiciaires sont prouvées, elles constitueraient de graves violations des droits de l’homme et menaceraient de propager la violence et l’instabilité dans tout le pays, ce qui constitue des agissements inacceptables selon la France. Jusqu’à ce jour, ces violences auraient déjà fait près de 200 morts tuées par l’armée selon Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme.
Pour Elizabeth Throssel, une des porte-paroles du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme interrogée par nos confrères de RFI : Nous avons recueilli des allégations multiples et crédibles montrant que des violations massives des droits de l’homme ont été perpétrées. Nous ne parlons pas de rumeurs. Il apparaît que les civils ont été visés par des soldats parce qu’ils étaient suspectés d’appartenir à une milice locale. Nous sommes vivement préoccupés par ces informations qui incluent des exécutions sommaires perpétrées par les soldats. Il apparaît que l’armée a fait un usage excessif et disproportionné de la force. Il y a eu beaucoup de victimes. La semaine dernière, plus de 100 personnes auraient été tuées lorsque les militaires ont ouvert le feu. Il y aurait eu plus de 50 victimes le week-end précédent. Donc il y a une vraie tendance montrant que les soldats tirent d’abord et utilisent une force disproportionnée contre des gens en majorité non armés ou simplement équipés de bâtons. Le gouvernement doit respecter ses obligations en matière de droits de l’homme. Il doit s’assurer que l’armée utilise la force en dernier recours. Il faut qu’il y ait une enquête rapide et indépendante pour mettre fin à l’impunité. Donc il ne s’agit pas de travailler contre le pouvoir congolais, mais de parler d’une situation où il semble que les droits de l’homme ont été massivement violés».
Un appel à témoins presque gênant
Sans explications aucunes sur son rétropédalage, le gouvernement congolais qui voudrait sauver sa face après plusieurs déclarations contradictoires de ses ministres dit avoir le souci d’éclairer l’opinion tant nationale qu’internationale sur les allégations persistantes de violations graves des Droits de l’homme attribuées à des éléments des FARDC » (Forces armées de la RDC) dans le village de Mwanza Lomba, au Kasaï Oriental. Il assure en outre que la commission d’enquête a déjà procédé à un certain nombre d’interpellations tout en lançant un appel à témoin afin de recueillir toute information supplémentaire sur les faits portés à la connaissance du public dans les réseaux sociaux.
C’est ce qu’a affirmé devant la presse, le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende Omalanga. Il a demandé aux personnes ayant vécu l’horrible scène à venir témoigner à l’auditorat général des FARDC à Kinshasa et aux auditorats près les Cours militaires supérieures de Kananga et Mbuji-Mayi. A en juger par leur moindre qualité, les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux semblent avoir été tournées avec un téléphone portable. On y voit et entend clairement des hommes en treillis parlant lingala (la langue officielle de l’armée congolaise) et swahili (langue parlée dans l’Et de la RDC) et même en Tshiluba (langue du Kasaï). Ces vidéos montrent le détachement ouvrir un feu nourri sur un groupe chantant en Tshiluba (langue parlée au Kasaï), à quelques dizaines de mètres. Les hommes en uniforme achèvent ensuite leurs victimes, parmi lesquelles trois femmes, et insultent les cadavres avant de se vanter d’appartenir aux FARDC, et d’être en opération à Mwanza Lomba.
Pour rappel depuis septembre 2016, le grand espace Kasaï dans le centre du pays connait une sorte de rébellion larvée après la mort du chef coutumier Kamwina Nsapu dont le corps n’est pas rendu aux tiens pour des obsèques traditionnelles.
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