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Décès Étienne Tshisekedi : un mois déjà et un retour au pays le 11 mars 2017

Mercredi, 1er mars 2017. Un mois déjà que disparaissait le 1er février à Bruxelles Étienne Tshisekedi Wa Mulumba à l’âge de 84 ans de suite d’une embolie pulmonaire consécutive à une intervention chirurgicale à son pied gauche. Aux dernières nouvelles, c’est le samedi 11 mars que son corps sera être rapatrié à Kinshasa pour des obsèques nationales à son rang.

Dans un communiqué de presse de ce jour signé Mgr Gérard Mulumba Kalemba et Marthe Kasalu Jibikila, respectivement frère cadet et veuve du disparu dont la copie est parvenue à notre rédaction; la famille biologique accepte que la dépouille du président Tshisekedi Wa Mulumba soit inhumée dans un premier temps à la Gombe et pense ramener son corps à Kinshasa le samedi 11 mars 2017.

La famille biologique qui s’associe à celle politique de l’UDPS sollicite en outre l’implication des éléments de la Monusco aux côtés des combattants du parti et de la police nationale pour sécuriser les personnes et leurs biens lors de l’arrivée de la dépouille dans la capitale congolaise. L’enterrement pouvant avoir lieu dans le carré en aménagement à côté de l’enceinte des Cimetières de la Gombe en plein centre-ville de Kinshasa.

Blocage et peurs…

Président de l’UDPS, Président du Conseil des Sages du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales acquises au changement (Rassop), Président de l’UDPS et celui désigné du Conseil National du Suivi de l’Accord politique Global et Inclusif (CNSA et Processus Electoral) du 31 décembre 2016; le décès de l’opposant historique était devenu un enjeu politicien de taille. Depuis un mois dans un funérarium de la commune d’Ixelles au nom bien trouvé de «Poussières d’étoiles», une durée pour le moins inhabituelle, comme de son vivant et même mort, Tshisekedi était devenu le symbole de ce pays bloqué, divisé et écartelé entre sa famille biologique, celle politique et de l’opposition sans oublier la Majorité au pouvoir depuis 2001.

Ce décès ne pouvait tomber plus mal : l’opposition du Rassop était en pleine discussion de l’Arrangement particulier (AP), ce texte additif et explicatif pour la mise en œuvre de l’Accord politique du 31 décembre 2016. Le blocage entre les deux parties subsistant autour de la modalité du choix et de la nomination du Premier ministre du futur gouvernement d’Union national devant conduire le pays aux élections en fin d’années 2017.

Dévolu au Rassemblement de l’opposition, la primature n’a cessé de cristalliser la mésentente : la MP et le président Kabila en personne exigeant la présentation d’une short-list d’au moins 3 noms dans laquelle il choisira son futur premier ministre, ce à quoi ne veut entendre l’opposition réunie au sein du Rassop. Cette dernière ne jurant et insistant que pour ne présenter qu’un seul nom : celui de Felix Tshisekedi, 53 ans, fils et «dauphin» du leader désormais décédé. En principe, son père, Etienne Tshisekedi, aurait dû, pour sa part, présider le Conseil National de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral.

Face aux inquiètes de voir le corps éternellement bloqué à Bruxelles, la Belgique avait même proposé de rapatrier, à ses frais, le corps du défunt dans son pays; question de dénouer cet imbroglio post mortem. Et ce, après lui avoir réservé 3 jours de deuil et d’hommages au Palais 2 du Parc des Expositions de Bruxelles sur le Plateau du Heysel dans la commune de Laeken. Mais le vrai enjeu demeure bien ailleurs : en réalité, la MP comme l’opposition savent bien que le retour du corps de Tshisekedi donnera lieu à un rassemblement massif, et servira de test grandeur nature de sécurité pour les deux camps. Félix Tshisekedi n’avait manqué de le souligner que les obsèques de son père devraient se dérouler dans la quiétude et la non-violence pour laquelle il se serait battu toute sa vie pour un changement politique dans le pays.

En rapport avec les nouvelles violences apparues dans le pays (Kasaï Central, le Kongo central, l’Est…), la CENCO dans sa conférence du lundi 27 février 2017 n’a pas manqué non plus de dénoncer une planification en vue d’empêcher la tenue des élections tout en réclamant la fin des blocages des négociations sur la transition.

Une succession difficile

Figure incontesté pour sa constance et tutélaire de l’opposition politique face à Mobutu, Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila; Étienne Tshisekedi est aujourd’hui entré dans l’histoire de son pays. Cofondateur de l’UDPS le 15 février 1982,  il avait réussi à réunir une majeure partie de l’opposition en 2016 lors du Conclave de Genval (8 et 9 juin) en Belgique avec la naissance dl plateforme du u Rassemblement (Rassop).

Avec sa disparition, c’est tout un autre scenario qui s’est produit : la naissance des ambitions personnelles au sein même du Rassop, au risque de renforcer indéniablement le camp de la MP et Kabila qui jouent sur le pourrissement de la situation en retardant le processus. Le ton a été donné par la Dynamique de l’opposition aujourd’hui divisée en deux ailes : celle de Joseph Olenghankoy et une autre autour de Martin Fayulu. La multiplication des candidatures à sa succession dont certaines farfelues a bien démontré l’état d’âme de cette opposition congolaise au risque de passer pour être la plus bête du monde. La plupart de ces candidats n’ayant ni la carrure, encore moins des épaules larges pour soutenir une telle charge.

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