C’est peut-être la fin de la grave crise qui mine l’opposition politique congolaise réunie au sein du Rassemblement depuis la mort à Bruxelles de son patriarche Etienne Tshisekedi le 1er février dernier et dont le corps s’y trouve toujours. C’est ce qu’a semblé montrer la réunion tenue jeudi 09 mars 2017 en la résidence du défunt président de Limete les plates-formes composantes du Rassemblement des forces politique et sociales acquises au changement (Rassop).
’objectif de cette première réunion après la restructuration entamée et contestée par une frange minoritaire de la même opposition était de présenter officiellement les deux nouveaux dirigeants : Félix Tshilombo Tshisekedi, Président de cette plate-forme et Pierre Lumbi Okongo président du Conseil des Sages. La désignation de ces deux dirigeants ayant été fortement contestée par Joseph Olenghankoy, l’inattendu Bruno Tshibala (cadre de l’UDPS) et enfin Raphaël Katebe Katoto même si les participants à la rencontre de Limete ont, dans une déclaration commune, reconnu la légitimité de leur nouveau leadership.
Entre autre décision majeure de cette réunion, l’ouverture du processus de désignation par consensus des autres animateurs aux postes actuellement vacant dans les organes du rassemblement, notamment les 3 postes de Vice-présidents du Conseil des Sages, du coordonnateur des actions, de ses 4 Adjoints ainsi que tous les membres de son bureau. Observant avec inquiétude la détérioration des conditions de vie de la population, le Rassop interpelle le pouvoir en place quant à sa responsabilité dans le blocage de la sortie de crise et le met en demeure de prendre conscience de la gravité de la situation politique actuelle qui conduit le pays inexorablement au chaos.
Katebe Katoto, un jeu politique dangereux
Hier proche d’Etienne Tshisekedi dont on disait qu’il lui soufflait à l’oreille, Katebe Katoto affiche clairement ses ambitions; même si elles vont détruire l’opposition (dont il faisait encore partie). Le retour inattendu du président du micro parti de l’Union des Libéraux Démocrates (ULDC) à l’issu d’un long exil de près de 14 ans en Belgique n’ pas cessé d’intrigué. Et ce malgré ses ennuis judiciaires dans son passé et surtout s’étant assuré qu’il ne serait pas inquiété à son retour, Kinshasa ayant donné son feu vert. Car aujourd’hui, miser sur Katebe pour déstabiliser ses anciens amis d’hier fait les affaires du pouvoir, explique un responsable de la sécurité du ministère de l’Intérieur sous anonymat.
Revenu officiellement pour présenter ses moyens de défense à la Commission de discipline de l’Alternance pour la République (AR), c’est surtout le poste de Premier ministre, promis au Rassemblement de l’opposition qui intéresse l’ex-homme d’affaires qui ne s’en cache pas. Son départ de Bruxelles vers Johannesburg en Afrique via un vol régulier avant de rejoindre le jet privé qui l’a conduit à Kinshasa ainsi que ses contacts sont connus affirme une source au sein de l’opposition. Parmi ses contacts sulfureux, le numéro un de la sécurité en la personne et responsable de l’ANR Kalev Mutond avec qui il fut en contact permanent même du vivant de Tshisekedi selon des sources crédibles.
Radié le 7 mars 2017 de l’AR et évincé du Rassop quelques jours plus tard avec son parti l’ULDC, Katebe continue sa fronde et conteste les deux sanctions qui, selon lui, ont été prises par des gens sans qualité. Or pour Delly Sesanga, le Coordonnateur de l’AR; l’affaire Katebe est rangée et classée. Son ambition de devenir à tout prix Premier ministre ne vaut pas le projet de l’alternance du Rassemblement que nous portons. Nous venons en effet de signifier à Félix Tshisekedi, président du Rassemblement, que Katebe Katoto n’est plus membre de l’AR. Cela implique qu’il ne peut plus parler ni engager le Rassemblement, ce dernier n’étant pas composé de personnes physiques mais des plates-formes, explique Delly Sesanga.
Renforçant cette confusion entretenue au sein du Rassop et qui fait sûrement les affaires de la Majorité Présidentielle (MP), Katebe continue ses consultations depuis l’Hôtel du Fleuve où il est installé. Et pour compliquer davantage l’équation aujourd’hui, il remet en cause la nomination de Félix Tshisekedi et de Pierre Lumbi respectivement aux postes de président du Rassemblement et de président du conseil des sages de la plateforme. Ce jeu dangereux rappelle un autre qui s’est passé avant et pendant le dialogue d’Edem Kodjo et l’on sait de quelle manière il s’était terminé.
Moise Katumbi toujours constant
Contrairement à son aîné et demi-frère Katebe Katoto contestataire, Moise Katumbi; candidat déclaré à la présidence de la République et soutenu par le G7 reste lui constant et continue de soutenir la nouvelle direction du Rassop. Témoin, ce Tweet sur son compte officiel : Moise Katumbi Compte certifié @moise_katumbi 9 mars Première réunion du @rassopp fort & uni avec @fatshi13 & #PierreLumbi. J’appelle les derniers dissidents à revenir pour le bien de la #RDC.
Pour les proches de l’ancien gouverneur du Katanga unifié, malgré les attaques de son frère contre sa personne; Moise Katumbi se refuse de commenter la volte-face de son demi-frère et ne veut pas en faire un litige familial. Pour sa part, un autre membre du Rassop souligne l’importance de l’unité retrouvée : Olivier Kamitatu @OlivierKamitatu 9 mars Toutes les composantes du @rassopp soudées autour de @fatshi13 pour un nouvel élan en vue de la mise en œuvre de l’Accord et l’alternance !
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