Oxford, Grande Bretagne. C’est devant The Oxford Union Society, l’une des sociétés de discussion la plus célèbre du monde connue bastion pour la liberté de parole fondée en 1823 que Fréderic Winga Bauma s’est exprimé le 10 mars 2017. Dans ce cadre prestigieux de l’une des grandes universités du monde près de Londres, le jeune militant du mouvement citoyen congolais de la Lutte pour le Changement (LUCHA) venait plaider pour mieux faire connaître la situation des conflits qui perdurent en RDC et exposer sur sa situation générale : des Droits de l’Homme à la politique en passant par le processus électoral, tout y a été abordé.
Contre l’anarchie, le chaos permanent et la tyrannie qui semblent avoir élu domicile dans le pays, Fred Bauma a expliqué à son auditoire la réalité qui se vit actuellement tout en gardant l’espoir pour un Congo meilleur demain. Profitant de sa célébrité pour sensibiliser le monde sur son pays, celui qui se veut la voix de sans voix insiste le fait de vouloir attirer l’attention du Président Kabila que le temps pour le changement c’est maintenant. Réaffirmant le credo de leur mouvement dans le combat pour les Droits de l’Homme, il a confirmé la campagne pour l’organisation des élections ne s’arrêtera pas jusqu’à ce que cela n’advienne. Raison pour laquelle il a sollicité l’appui du monde Occidental dans les pressions sur le régime en place à Kinshasa.
Devant un auditoire attentif, Fred Bauma n’a pas manqué de dénoncer l’indifférence des pays développés quant au sort des enfants du Congo. Il a ainsi rappelé que ce qui fait les appareils hi-tech du monde occidental ne pouvait l’être sans les minéraux du Congo, notamment les téléphones portables. La situation des minerais du sang n’a pas changé, au contraire elle s’aggrave a-t-il expliqué. Il garde néanmoins l’espoir qu’à ses enfants un jour, il racontera l’histoire de ces nombreux gens courageux, débout qui se sont battus sans violence tous les jours pour le changement dans leur pays.
Pour terminer, Fred Bauma n’a pas manqué d’attirer l’attention sur les nombreux prisonniers politiques et d’opinion qui croupissent encore dans les geôles du régime. Partageant son expérience comme militant apolitique, bien qu’emprisonné pendant18 mois, il continue à se battre pour la démocratie au sein de la Société civile.
Rappelant son cas, il a expliqué que s’il était parvenu à tenir le coup, c’est grâce à l’appui et au soutien des gens du monde au travers de leurs lettres : quand j’étais en prison, une des choses qui m’a gardé en vie étaient les lettres d’appui, j’ai reçu de partout dans le monde. Avec Yves Makwambala, Fred Bauma aura passé 18 mois en prison depuis leur arrestation le 15 mars 2015 pour avoir participé à une conférence de presse tenue à Kinshasa en compagnie des mouvements citoyens Y’en a Marre sénégalais et Balais Citoyen Burkinabé. Cette rencontre sur la bonne gouvernance en Afrique avait été présentée par les autorités de Kinshasa comme une réunion terroriste et un complot contre le président Kabila.