Je ramène mon cœur au Congo, soupire le colosse défenseur belge de 29 ans qui avait pourtant annoncé la fin de sa carrière professionnelle il y a deux mois. Lui, c’est Anthony Vanden Borre qui vient de rejoindre l’effectif du TP Mazembe de Lubumbashi dans le Katanga pour un nouveau challenge : rechausser les crampons et satisfaire un vieux rêve, celui de jouer dans l’équipe du pays et de la province qui l’a vu naître à Likasi à quelques kilomètres de Lubumbashi d’une mère congolaise et d’un père belge voilà quelques années.
Son contrat avec le Sporting d’Anderlecht de la région bruxelloise rompu, Vanden Borre entame une nouvelle aventure sur les terres africaines qui ne lui sont pas inconnues. Ce choix qui en a fait sourire plus d’un et qui a paru insolite aux yeux de beaucoup a pourtant bien été muri par le porteur du n° 68 chez les Corbeaux noirs et blancs : Je ne voulais pas arrêter le football. Tant que l’on peut jouer, il faut continuer. Je ne sais pas si je serais titulaire, mais je n’y vais pas pour rigoler. Le TP Mazembe est un club important en Afrique qui est ambitieux et veut encore gagner des titres. Je ne vais pas n’importe où. Il ne faut pas oublier que le TP Mazembe a joué la finale de la Coupe du monde des clubs en 2010 face à l’Inter Milan de José Mourhino. C’est un grand moment pour moi. Le TP Mazembe, c’est quelque chose de magnifique, et je remercie les dirigeants du club, mais aussi ceux d’Anderlecht qui ont été très corrects avec moi.
International belge, il avait été sélectionné pour le Mondial 2014 au Brésil, où il s’est blessé. Après ses débuts à Anderlecht à l’âge de 16 ans, il a connu une carrière teintée de haut et de bas pour cause des pépins physiques. Il est passé entre autres par la Fiorentina et le Genoa en Italie. Revenu à Anderlecht en 2013, il n’avait pas assez souvent joué avant d’être prêté à Montpellier (Ligue 1) par les Mauves. Contrairement à Dieumerci Mbokani, qui avait quitté le TP Mazembe pour le club belge d’Anderlecht, aujourd’hui, Anthony Vanden Borre fait le chemin inverse, une histoire rare qui est à souligner.
Son choix pour le TP Mazembe, l’un de plus grands clubs africains avec 5 titres de Ligues de Champions à son actif dont la dernière en 2015 n’est pas non plus anodin : Je sais d’où je viens et j’ai mes propres valeurs. Je ramène mon cœur là-bas, c’est tout. Dans mes bagages, je n’ai pour ainsi dire besoin de rien. Si je vais au Congo, c’est pour être près des gens. On connait le côté chaleureux des Africains. C’est un autre mode de vie qui me convient confiait-il à nos confrères de la RTBF avant de dire «Au revoir et merci la Belgique».