Experts de l’ONU disparus : toujours aucune revendication et forte appréhension

Énigme total. Deux semaines déjà que deux experts de l’ONU, l’américain Michael Sharp 34 ans et la suédoise Zaida Catalán 37 ans ; disparaissaient sur un pont d’une route entre Kananga et Tshimbulu.  Avec eux, quatre congolais dont deux interprètes et deux conducteurs des motos et depuis lors ; plus rien malgré les intenses recherches et tous les moyens possibles déployés pour les retrouver par la MONUSCO et les forces de sécurité congolaises.

Le gouvernement s’est défendu de n’avoir pas été mis au courant de leur déplacement dans cet espace où se vit des accrochages, l’on ne peut comprendre ni expliquer leur disparition sans laisser de traces. Ni encore sans qu’on sache qui les a enlevés et pour quelles raisons en l’absence de toute revendication jusqu’à ce jour. Faisant partie du Groupe travaillant pour le compte du Conseil de Sécurité, ces experts, selon certaines indiscrétions ; enquêtaient vraisemblablement sur des affrontements entre les forces armées et les présumés miliciens Kamuina Nsapu, lorsqu’ils ont disparu avec leurs conducteurs de motos et leur traducteur.

Des folles rumeurs colportées par les réseaux sociaux en fin de weekend dernier ont fait état de leur mort sans qu’aucune source crédible ne vienne confirmer cette fausse nouvelle. Pendant ce temps, c’est une véritable angoisse pour leurs familles et des inquiétudes grandissantes qui demeurent dans tous les milieux. Et ce, au regard du cycle de la violence qui va crescendo dans la région de leur disparition entre les présumés miliciens Kamuina Nsapu et les forces de sécurités congolaises, armée et police nationales. (Lire notre article : RDC-Sécurité : le phénomène Kamuina Nsapu et ses dérives https://www.afriwave.com/?p=2457).

Cette disparition constitue une atteinte très grave aux efforts de la communauté internationale pour favoriser le retour de la paix et la stabilité en RDC estimait pour sa part le gouvernement belge. Ce dernier se dit fortement préoccupée par la détérioration de la situation sécuritaire, tout particulièrement dans la région du Kasaï où toutes les informations convergentes font état de violations massives des Droits de l’Homme et du droit humanitaire, y compris l’usage disproportionné de la force, des exécutions arbitraires et la découverte de fosses communes qui se multiplient.

La FIDH redoute une généralisation des violences

Dans ce climat de peur généralisé, La Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) redoute pour sa part une généralisation dans le pays à neuf mois d’une présidentielle incertaine alors que la crise politique perdure. La situation sécuritaire précaire qui règne en RDC pourrait très rapidement dégénérer et plonger le pays dans des violences généralisées, notent la FIDH et ses ONG partenaires congolaises dans un communiqué rendu public le lundi 27 mars 2017.

Ce communiqué intervient deux jours avant un vote du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le renouvellement du mandat de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) qui se fera le mercredi 22 mars 2017. Le Conseil de sécurité doit renouveler le mandat de la Monusco et de sa Brigade d’intervention et lui donner les moyens de renforcer sa présence à l’Est, dans le centre et dans les grands centres urbains en amont de grands rassemblements, selon les termes dudit communiqué.

Lire le document de la FIDH ici : Face à la généralisation des violences, il est indispensable de renforcer la MONUSCO  https://www.fidh.org/fr/regions/afrique/rdc/face-a-la-generalisation-des-violences-il-est-indispensable-de

Présente dans le pays depuis 1999 d’abord par la MONUC puis aujourd’hui par la Monusco, l’ONU possède sa plus grande force militaire en temps de paix depuis 1945 avec près de 20.000 personnes comprenant des soldats, des policiers et des observateurs dans l’Est et à Kinshasa essentiellement. Hier l’Est déchiré par les conflits armés depuis plus de 20 ans comme aujourd’hui le centre théâtre d’une rébellion qui ne dit pas son nom, le pays s’enfonce. Avec déjà près de 400 morts comptabilisés depuis septembre 2016 dans l’espace Kasaï de suite des violences entre les présumés miliciens Kamuina Nsapu et les forces de l’ordre gouvernemental, c’est encore un bilan très lourd que l’on redoute.

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Rédaction

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