Aléa jacta es, le sort en est jeté ! C’était pourtant le scénario bien écrit d’avance pour un clap de fin connu : l’ultime séance plénière de la négociation directe entre majorité et opposition sous la conduite de la CENCO s’est soldée par un constat d’impasse selon les Évêques à défaut de dire un échec. Ouvert le 8 décembre 2016 pour moins d’une semaine des travaux, le deuxième dialogue aura fait trois mois sans que les parties prenantes ne soient arrivées à s’entendre autour d’un consensus. La grave crise politique née de la non tenue des élections, le maintien de Joseph Kabila à la tête du pays et les violences dans le Kasaï sont entre autres les composants d’un avenir proche incertain notent les spécialistes des questions congolaises.
Faute d’entente entre parties prenantes avec la signature espérée de l’Arrangement Particulier (AP), l’Église a mis fin à sa mission de médiation sans accord définitif ; ce qui devra jubiler ceux pour qui la mise en application de l’Accord de la Saint Sylvestre signifiait leur mort politique. Les deux blocages sur le mode de désignation-nomination du Premier ministre et la présidence du Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA) ont persistés jusqu’au bout.(Lire notre article : Arrangement Particulier : une signature hypothétique et vers un échec de la négociation https://www.afriwave.com/?p=2572)
Faisant allusion à des difficultés rencontrées tout au long de la médiation, le président de la CENCO, Mgr Marcel Utembi en appelle aujourd’hui personnellement au président de la République de s’impliquer davantage pour le dénouement du blocage des discussions sur l’Arrangement Particulier ; pour la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016.
Amertume et déception
Revenant sur le bilan de sa médiation plus des trois mois durant, outre l’échec sur les points des divergences concernant le mode de désignation du Premier ministre, le chronogramme de mise en place du gouvernement ou encore la question de la présidence du Conseil national de suivi de l’accord du 31 décembre ; c’est plus de l’amertume que l’on a ressenti dans les propos du président de la CENCO. L’on ne pouvait donc pas continuer cette mission de bons offices éternellement.
A l’amertume s’ajoute la déception du clergé face à une classe politique insensible à la souffrance du pays et sa population : « La mission des évêques était de faire se parler les uns et les autres pour trouver ensemble une solution. Ce pari a été gagné, et dans le déroulement des travaux on a beaucoup obtenu. Maintenant il y a deux points qui bloquent et font problème, et ce malgré les propositions faites par la CENCO. Les Evêques n’ont pas d’armes, les Evêques n’ont pas de fouet, les Evêques ont la parole. Et là ils ont dit tout ce qu’ils pouvaient dire. Nous espérons que la parole qui n’a pas été écoutée pendant que les Evêques étaient dans la salle pourra être écoutée demain. La balle est à présent dans le camp du président, de la classe politique, mais aussi de la population » expliquait le SG l’Abbé Donatien Nshole ému.
Et à lui de continuer son regret : « C’est quand même une déception la façon dont se sont comportés les hommes politiques. Une déception du fait que cette classe politique n’a pas tenu compte de la misère de la population alors que les Evêques se sont engagés, non pas pour faire la passe aux hommes politiques, mais plutôt pour trouver une solution qui apporterait soulagement à la misère. Les Evêques ont déjà dit plusieurs fois à la population qu’elle doit demeurer vigilante, elle doit être debout. Les hommes politiques, ce sont leurs frères, ce sont leurs sœurs, ce sont leurs oncles, ce sont leurs députés, donc ils ont un rôle à jouer pour les raisonner ».
Majorité et opposition : une responsabilité devant le peuple et l’histoire
Connaissant son rôle quasi d’obstruction, la majorité n’avait-elle pas déjà ressenti la volonté des princes de l’Église d’en finir avec les discussions, avant même la plénière. Preuve de ses accusations contre le Rassemblement de l’opposition d’être à l’origine du blocage. Le Rassemblement, lui, se disant triste pour le pays de voir les Evêques renoncer à la médiation tout en expliquant que c’est la majorité qui porte le poids et la responsabilité de l’échec de la mise en œuvre de l’Accord.
Des Kinois interrogés ont également exprimé leur colère en parlant de la négation du bien pour la légalisation du mal, mais surtout de la défaite des vainqueurs d’aujourd’hui qui seront surement vaincu demain car tout étant dynamique ; dans la politique y compris. Ils n’ont pas manqué de souligner les trois grands acquis de la négociation directe du Centre Interdiocésain à savoir : pas de 3ème mandat pour Joseph Kabila, pas de référendum et pas de changement de constitution durant la période transitoire.
Un professeur de la grande école de journalisme du pays, l’IFASIC a eu des mots justes pour expliquer la situation : La RDC deviendra une grande Nation le jour où sa population choisira le personnel politique sur la base d’une vision politique, d’une pensée économique et d’un programme de sécurité sociale à même de nous tirer de la misère, plutôt que sur des discours populistes ou le pedigree de certains individus. J’ai la foi que ce jour n’est plus loin. Car, ce dont le pays a besoin aujourd’hui ce sont des Institutions Démocratiques même si l’on veut faire croire qu’il a besoin d’un homme fort.
La communauté internationale
Pendant que les échauffourées opposaient forces de sécurité et manifestant dans les rues de Kinshasa et des certaines provinces au lendemain de l’échec de la négociation, la mort des deux experts de l’ONU enlevés en début du mois à Kananga est confirmée.
(Lire notre article : Experts de l’ONU disparus : toujours aucune revendication et forte appréhension https://www.afriwave.com/?p=2565).
C’est également ce mardi 28 mars 2017 que le Conseil de Sécurité de l’ONU pour lequel ces deux expatriés travaillaient prendra sa résolution sur la RDC qui risque d’être certainement musclée et condamnatoire au vu de ce qui se passe dans le pays.
Dans un communiqué d’appel à la prudence de ses ressortissants vivants en RDC rendu public ce matin à Kinshasa, l’ambassade de Belgique écrit ceci : la CENCO fait état des difficultés que rencontre sa mission de médiation. La situation politique dans les jours à venir est frappée d’incertitude. L’UDPS prévoit un point de presse aujourd’hui à 13H00’. Depuis ce matin, la tension est tangible dans certains quartiers de la ville. Nous vous recommandons une prudence particulière dans vos déplacements et de rester à l’écoute des informations. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés de toute évolution de la situation sécuritaire. Ambassade de Belgique -Kinshasa
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