Un mauvais démarrage. Il n’a pas encore formé son gouvernement que le premier ministre désigné Bruno Tshibala est au ban de toutes les communautés. Loin de faire l’unanimité, sa nomination parait éloigner toutes perspectives favorables et suscite par contre beaucoup des critiques, à la fois dans l’opposition radicale que dans la communauté internationale : le Rassemblement de l’opposition (Rassop) reconnu par la CENCO et qui semble avoir l’appui de la communauté internationale n’en démordent pas. La Belgique, le Canada, la France, les Etats-Unis, la Grande Bretagne, l’Union Européenne dénoncent carrément ce qu’ils considèrent tous comme une violation de l’Accord conclu le 31 décembre entre la majorité et l’opposition sous la médiation catholique.
Dans ce concert des contestations et de défiance, un seul reproche : la modalité de sa désignation-nomination qui ne cadre ni avec l’esprit et la lettre de l’Accord du 31 décembre 2016 mais également avec le consensus souhaité pour retrouver la sérénité politique attendue. Donne qui complique plus qu’elle ne contribue à la résolution de la grave crise politique devenue institutionnelle créée par le non tenu en temps de l’élection présidentielle et le maintien de Joseph Kabila à la tête du pays. Son deuxième et dernier mandat constitutionnel ayant expiré le 19 décembre 2016.
Un proche avenir plus qu’ombrageux
Et comme si de rien n’était, porté à bras par la Majorité présidentielle qui l’a adoubé pour la cause que l’on connait ; l’homme aux lunettes noires continue ses consultations : chefs coutumiers, membres de la diasporas non reconnus par leurs pairs, les oppositions politique et républicaine, la Société civile signataires des deux accords des 18 octobre et 31décembre 2016 ont tous défilés à la Cité de l’Union Africaine. Si les uns confirment lui leur soutien, les autres réclament le rehaussement de leur quota des ministres dans le futur gouvernement pendant que d’autres encore mettent en garde pour que leur quota ne soit en rien touché.
Dans cette cacophonie, c’est l’ex-UNC, le député sortant de Basankusu Sam Bokolombe Batuli qui trouve des mots justes pour expliquer la situation : avec la crise de la RDC et selon toute vraisemblance, B. Tshibala ne sera pas le dernier premier ministre de la transition qui s’annonce extrêmement longue. Le peuple congolais est sevré de son rêve d’alternance. L’opposition qui se mue en composition n’a d’yeux que pour le partage du pouvoir. Le Gouvernement B. Tshibala : une portion congrue pour la Cité de l’UA dont J. Kabila a déjà bien servi les acteurs dans l’équipe S. Badibanga. La kabilie ayant récupéré les siens, l’opposition rd. Congolaise n’a plus grand-monde. Être vigilants et tenir bon pour mériter du Peuple.
Exclu de son parti l’UDPS et du Rassemblement, donc considéré comme ne venant pas de la « vraie » opposition, Tshibala semble partir avec aucune marge de manœuvre pour sa politique tout comme pour la mise en application de l’Accord politique pour lequel il est censé être nommer. Si la communauté internationale dans sa majorité trouve cette nomination non consensuelle, le pouvoir congolais pour sa part crie à l’ingérence extérieure dans ses affaires intérieures tout en menaçant les Occidentaux des sanctions.
En définitive, c’est Joseph Kabila qui aura fait un bon coup politique en décomposant une partie de l’opposition qu’il pense avoir neutralisé après la mort du chef de l’opposition Etienne Tshisekedi le 1er février dernier à Bruxelles en Belgique.
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Kabila n'a rien inventé, il n'a fait que répète ce que les mobutistes, à ses côtés, lui ont dicté de faire. Que l'on se rappelle la nomination de Birindwa, de kengo,, comme homme de la 3ème voie, et on comprend que la logique est ancienne.
Tshibala ne durera que le temps que dure les roses, c'est à dire, l'espace d'un matin.