Bukavu, Sud-Kivu le 19 avril 2017. C’est en effet demain jeudi 20 avril 2017 que le Dr Gildo Byamungu sera conduit à sa dernière demeure à Kalehe, dans cette province du Sud-Kivu qui l’avait vu naître. Ce médecin gynécologue obstétricien a été victime d’un meurtre à son domicile la nuit du vendredi 14 avril 2017 à Uvira dans la province du Sud-Kivu. Proche ami et collègue du Dr Denis Mukwege, Gildo Byamungu fut également un activiste pour la Défense des Droits Humains dans cette ancienne province du Kivu martyrisée.
En l’absence de toute revendication et bien qu’un suspect serait en garde à vue selon la police, le doute subsiste encore sur les circonstances de ce crime. Trop, c’est trop scandait cette foule de près de 2000 parmi laquelle des représentants des organisations de défense des droits de l’homme et de l’ordre des médecins mobilisés dans une marche funéraires, ce mercredi 19 avril à la mi-journée.
Tous de blanc vêtue, ils ont crié leur colère : Nous réclamons justice pouvait-on lire sur une banderole et Dr Gildo est mort, l’Etat doit nous rendre des comptes sur une autre. Pour L’Ordre des médecins, l’impunité qui règne dans la région, notamment pour les crimes contre les journalistes, les défenseurs des droits de l’homme, les religieux et les personnels soignants est le fait du pouvoir politique qui passe pour être complice de cette situation de violence qui a abouti à l’assassinat de leur collègue.
Au cours de cette marche de 7 Km entre l’Hôpital de Panzi et la Place des Martyrs à Bukavu, le Dr Denis Mukwege tenant dans ses bras le portrait de son collègue et ami a pu trouver le courage de témoigner : On était dans une formation. On a parlé du manque de sécurité. Et là, le Dr Gildo Byamungu a exprimé sa crainte par rapport à sa sécurité puisqu’il subissait des menaces de mort. Et donc il avait peur, surtout qu’il était déjà traqué par des hommes en armes. On a discuté de son cas, il avait vraiment pressenti qu’il n’était pas en sécurité. Malheureusement, la nuit qui a suivi, le pire est arrivé.
Directeur de l’Hôpital de Kasenga, on sait encore peu des choses sur le mobile de son meurtre, si ce n’est que les agresseurs ont emportés certains de ses biens dont son ordinateur, son téléphone portable ainsi que plusieurs documents de valeur trouvés sous la paillote dans sa parcelle avant de disparaître dans la nature. L’émoi suscité par cet acte barbare et criminel reste entier dans la population traumatisée. Des zones d’ombre persistent aussi sur ce qui s’est passé à la frontière avec le Burundi lorsque le convoi médical qui voulait l’amener vers Bujumbura s’est vu refuser le passage ?
Des sources renseignent que victimes à plusieurs fois des menaces de mort de la part des hommes armés, le Dr Byamungu et le personnel de son hôpital faisaient l’objet d’une protection policière. Curieusement, cette dernière avait été retirée tout dernièrement sans aucune explication. Un mémorandum doit être remis au vice-gouverneur sur toutes ces questions.
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