Opposition politique en RDC : un mal de positionnement perpétuel

L’opposition politique RD congolaise ou ce qui en existe serait-elle devenue la plus misérable d’Afrique pour ne pas dire la plus bête du monde, se demande les observateurs du décor théâtral de la politique du pays depuis les temps immémoriaux. Au fil des régimes en place depuis Mobutu aux Kabila père et fils, à la faillite de l’Etat s’ajoute l’intelligence des hommes comme des femmes politiques du pays qui se laissent berner avec les ivresses du pouvoir et les profits personnels jusqu’en oublier l’idéal même de leur combat : le changement de mentalité pour un nouveau monde politique et meilleur pour tous.
Ce qui se passe au sein du Rassemblement des Forces Politique et Sociales acquises au changement en RDC (Rassop) né en juin 2016 à Genval (Belgique) autour du feu Etienne Tshisekedi en est la parfaite l’illustration de cet état d’esprit : l’inconséquence et le manque d’idéal dans le chef des politiques congolais dans leur engagement pour le bien de la société. Loin d’être une première, c’est plutôt la répétition de l’histoire car déjà dans les années 1990 ; l’on a connu la même chose avec l’atomisation puis la disparition de l’Union sacrée de l’opposition radicale (USORALE) au profit de Mobutu avant que l’AFDL ne vienne le chasser du pouvoir.
La naissance de la dernière et nième plate-forme issue du Rassemblement de l’opposition se réclamant du Courant Tshisekediste avec à sa tête Jean-Pierre Lisanga Bonganga est la forme parfaite de cette désinvolture des politiques incapables de savoir où ils vont et ce qu’ils veulent. En claquant la porte du Rassemblement pour s’autoproclamer Rassemblement de l’opposition lui-même, Lisanga n’en est pas non plus à sa première.
De son Asbl de l’époque de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) des années 1990 transformée en parti politique et du Dialogue de Sun City, l’homme politique Lisanga n’a jamais fait preuve d’une quelconque solidité en la matière. Hier dans L’Opposition Républicaine avec Kengo Wa Dondo dont il fut un des grands lieutenants avant de le renier, Lisanga Bonganga a trouvé un nouveau fond politique : le nom des Tshisekedi. Avec la Coalition des Amis de Tshisekedi (CAT) devenue Rassemblement / Courant Tshisekediste, il proclame à qui veut l’entendre son soutien à la candidature de Félix Tshisekedi à la présidence de la République non sans moins manquer d’attaquer un autre candidat déclaré et proche du même Félix en la personne de Moïse Katumbi soutenu par L’AR et le G7.
La signature par Lisanga et Olenghankoy de l’Arrangement Particulier marquait bien cette fuite en avant des supposés politiques en manque de leadership et incapables d’exister sous leurs propres noms explique un commentateur politique de la place de Kinshasa. Surtout que la sortie de bois de ces deux personnages intervient en un moment où les négociations pour la formation du gouvernement Tshibala dont ils sont tous deux des soutiens. L’on ne s’étonnera guerre de les retrouver au sein dudit exécutif alors qu’ils n’avaient aucune chance de l’être dans celui dirigé par un autre personnage que Tshibala conclut notre interlocuteur. En jouant ainsi sur tous les tableaux dans un bal des chauves jadis dénoncé par feu Tshisekedi, Lisanga Bonganga et ceux qui l’encouragent espèrent encore garantir leur survie politique. Mais pour combien de temps encore ?

Crédit images EDTV RDC