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RDC-UE : des nouvelles sanctions qui font très mal et qui ne passent pas

Les nouvelles sanctions individuelles de l’Union Européenne (UE) décidées lundi 29 mai 2017 des responsables congolais du premier cercle du régime de Kinshasa semblent faire très mal. Et ce, à la réaction du SG du parti présidentiel (Pprd) et président du parlement, Aubin Minaku : « Ces sanctions décidées sans réelle enquête et sans preuves sont inacceptables pour nous de la Majorité Présidentielle. Pour nous, la démarche n’est pas positive, les accusations sont superficielles et cela ne favorise pas la mise en œuvre et l’atteinte des objectifs fixés par les Congolais, à savoir organiser les élections dans le délai ».

Cette sortie du président du parlement ce 31 mai intervient deux jours après la publication des nouvelles sanctions individuelles prises par le Conseil Européen contre neuf responsables de l’appareil sécuritaire et de la propagande du pays au motif de « graves violations des Droits de l’Homme et entraves au processus électoral ». Avec à la clé une interdiction de voyage dans l’Union européenne, un gel de leurs avoirs s’ils en ont ainsi qu’une autre interdiction de recevoir des fonds venus d’Europe ». Ces personnes étant impliquées dans la répression, principalement dans les trois provinces du Kasaï, au Kivu, au Kongo central et dans la capitale Kinshasa.

Parmi ces responsables sanctionnés le porte-parole du gouvernement, l’inamovible Lambert Mende Omalanga, visage médiatique du régime considéré comme le porte-parole de la politique répressive du gouvernement vis à vis des médias et un politique qui viole le droit à la liberté d’expression et d’information et qui compromet une solution consensuelle et pacifique en vue de la tenue d’élections estime le communiqué de l’UE. Il y a aussi le très redouté Kalev Mutond, Directeur de l’Agence nationale du renseignement (ANR) ; épinglé pour son rôle central dans la répression à Kinshasa comme dans le Kasaï.

Emmanuel Ramazani Shadari, actuel vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la sécurité, responsable à ce titre de l’usage disproportionné de la force dans le Kasaï, selon l’UE. Deux gouverneurs : Jean-Claude Kazembe Musonda, gouverneur déchu puis rétabli par la Cour Constitutionnelle du Haut-Katanga, Alex Kande Mupompa, Gouverneur du Kasaï Central et présenté comme le relais du pouvoir de Kinshasa dans le Kasaï. Depuis 9 mois, il se déroule une tragédie sans nom dans tout l’espace Grand Kasaï avec la violence attribuée au phénomène des présumés miliciens Kamuina Nsapu. Selon l’ONU, ces violences ont déjà fait plus de 400 morts et causé le déplacement en interne de plus de 1,27 million de personnes à travers huit provinces ; et plus de 30.000 réfugiés en Angola voisin.

Alex Kande Mupompa

Mais aussi Évariste Boshab, ancien vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la Sécurité jusqu’en décembre 2016, considéré comme l’architecte de la répression qui frappe les Kasaï, au centre du pays depuis août dernier. Egalement le chef milicien Gédéon Kyungu, dont les hommes seraient signalés dans le Kasaï alors qu’il est censé être en résidence surveillé à Lubumbashi et devenu membre de la Majorité Présidentielle et deux commandants de brigades, Muhindo Akili Mundos, Commandant de la 31e brigade des FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo), et Éric Ruhorimbere, général de brigade et chef des opérations militaires dans la région, accusé d’avoir commis des crimes depuis 20 ans dans le pays.

Ces nouvelles personnes viennent ainsi grossir la liste de sept autres déjà soumises aux mêmes sanctions depuis décembre 2016 parmi lesquelles on trouvait Célestin Kanyama Cishiku commissaire de la police nationale congolaise ou encore le commandant de la garde républicaine, Ilunga Kampete. En privé, certains diplomates et députés européens précisent que ces listes constituent autant de balises pour d’éventuelles inculpations le jour venu devant la justice nationale ou internationale de la CPI.

Qualifiées des « sanctions illégales » suite à la première liste, le gouvernement accuse l’UE de chercher à « déstabiliser la RDC, comme autrefois la Libye ou l’Irak », selon un proche rapporte l’AFP. Ces sanctions interviennent au moment où l’UE reste « gravement préoccupée par la détérioration de la situation en RDC et que la crise dans le Kasaï a atteint une ampleur exceptionnelle sur le plan à la fois sécuritaire, humanitaire et des droits de l’Homme », selon le communiqué publié à Bruxelles.

Une aide pour la tenue des élections

Outre les sanctions, l’Union européenne promet de mettre également la main à la poche pour soutenir le processus électoral en cours : « L’UE a déjà décaissé 15 millions d’euros pour le processus électoral et elle est prête à faire plus si les conditions sont réunies. Notre objectif c’est d’accompagner le pays vers des élections libres et transparentes puisqu’on pense que c’est la seule solution durable. On est en contact constant avec les autorités de la RDC, mais également avec les partenaires de la région et internationaux, et on espère que la situation va se débloquer assez rapidement » explique Catherine Ray, porte-parole de l’UE pour les Affaires étrangères.

Le but visé par ces sanctions étant de mettre fin au cycle de violence et de répression dans le pays mais aussi de remettre un coup de pression pour faire avancer la transition en panne depuis janvier 2017 pour faire en sorte que le pays aille bien aux élections d’ici la fin de l’année comme il s’était engagé à le faire en décembre dernier. « Le processus électoral reste l’enjeu principal des prochains mois », insiste l’UE dans son communiqué.

Lesdites sanctions ne rentreront en vigueur que lorsque la nouvelle liste de neuf noms sera entérinée par le Conseil des ministres des Affaires Etrangères de l’UE le 19 juin prochain à Luxembourg. Au tout dernier moment, un nom avait été retiré de la liste faute des preuves jugées suffisantes, celui du colonel Paul Mugisha Muhumuza.

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Rédaction

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