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RDC et le cinéaste belge Thierry Michel : un contentieux qui perdure, un visa refusé

Le contentieux entre le réalisateur belge Thierry Michel et les autorités congolaises n’est pas près de se terminer. Un visa d’entrée en RDC sollicité dans le cadre du Festival de Cinéma du Grand Lac vient de lui être refusé sans qu’aucun motif ne lui soit signifié. Pourtant, cette rencontre cinématographique qui se tient chaque année à Bukavu dans la province du Sud-Kivu milite pour une paix durable dans cette espace tourmentée depuis plus de 20 ans.

Dans un courrier d’invitation légalisé daté du 8 mai 2017 et dont copie est parvenue à notre rédaction, la Fondation Panzi de l’Hôpital du même nom, une demande avait été adressée à l’ambassadeur de la RDC près le Royaume de Belgique à Bruxelles. IL y était question d’une demande de visa d’entrée en RDC : « Nous avons l’honneur d’inviter Mr Michel Thierry (…) à se rendre en RDC dans le cadre de participation à un festival organisé par le Festival de Cinéma du Grand Lac (FECIGLAC), sous le parrainage du Médecin Directeur de l’Hôpital Général de Référence de Panzi, le Prof Dr Denis Mukwege Mukengere, à compter du 31 mai au 30 juin 2017 » pouvait-on lire dans cette lettre d’invitation.

Auteur de plusieurs films documentaires sur le Zaïre de Mobutu puis la RDC, Thierry Michel a vu ses relations avec les autorités congolaises se dégrader depuis 2012 dès la sortie de L’affaire Chebeya, un crime d’Etat ? film consacré à l’assassinat le 2 juin 2010 dans la périphérie de Kinshasa du militant des Droits de l’Homme Floribert Chebeya Bahizire et son chauffeur Fidel Bazana dont on n’a jamais retrouvé le corps.

En début 2014, avec Colette Braeckman du journal Le Soir, il co-réalise « L’Homme qui répare les femmes » consacré à l’œuvre du gynécologue obstétricien Denis Mukwege. Dans ce film, les deux réalisateurs ont souvent répété qu’il était important de ne pas montrer que la face sombre de la nature humaine mais aussi de faire connaître au public des héros comme le Dr Mukwege. Projeté partout en Europe et lauréat de plusieurs prix, ce documentaire d’abord interdit puis autorisé de diffusion en RDC ; raconte le calvaire des femmes violées de l’Est du Congo. Les groupes armés, les milices et de fois les éléments des FARDC utilisant le viol comme arme de guerre pour annihiler toute dignité d’existence aux femmes victimes de ce qu’elles n’ont jamais demandé.

Comme à l’époque du documentaire sur Chebeya avec la police nationale, il était reproché au cinéaste belge « une volonté manifeste de nuire à l’armée congolaise et de salir son image », accusations dont il a toujours réfuté la réalité ; disant ne faire faire que son travail de raconter la réalité de ce qui se passe en RDC depuis des décennies. A l’époque, il avait déjà été refoulé de la RDC à son arrivée à l’aéroport de Kinshasa en 2012, où il comptait présenter son film consacré à l’assassinat du militant congolais des Droits de l’Homme Floribert Chebeya.

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