Amnésies et contradictions. Le procès ouvert le 5 juin 2017 contre neuf militaires inculpés dans l’affaire du Massacre de Muanza-Lomba dans le Kasaï Oriental se poursuit devant la justice militaire à Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province. C’est une vidéo publiée sur les réseaux sociaux en février 2017 qui avait révélé ce scandale de sur les graves violations des Droits Humains de la part des éléments des forces armées congolaises (Fardc).
Dans le box des accusés : sept militaires des forces armées congolaises, les deux autres étant en fuite et jugés en leur absence. A leur encontre, une accusation pour crimes de guerre par meurtre, mutilations, traitement cruel, inhumain et dégradant. Le neuvième militaire incriminé est quant à lui accusé de non-dénonciation d’une infraction commise par des justiciables ou des juridictions militaires et serait le premier à avoir reçu la vidéo de la tuerie sur son téléphone.
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Du procès qui se fait au pas de charge de Mbuji-Mayi, l’interrogation des prévenus a révélé que les soldats ont bel et bien tué des hommes et des femmes selon les commandant des opérations mais qui ne sont pas des « civils », mais des présumés « miliciens ». Du nombre des personnes tuées par ses militaires, le commandant ne se souvient de rien. Sur l’existence de la vidéo des massacres qui a été la vidéo a été visionnée à huis clos le 5 juin par la cour, les avocats et les accusés, les réponses sont également contradictoires : son auteur affirmant en avoir informé ses compagnons et la leur avoir montrée ; faux, retorquent les autres.
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En effet sur ces images d’une cruauté absurde, l’on y voyait des soldats tirer, parfois à bout portant, sur des villageois pour la plupart désarmés et déjà terre. Les faits se déroulant à Muanza-Lomba, dans la localité de Bena Tshikasu, dans le Kasaï Oriental en pleine insurrection des présumés miliciens Kamuina Nsapu en décembre 2016.
D’abord qualifié de « montage grossier » attribué à l’opposition politique contre le régime ; le gouvernement avait fini par admettre que certains éléments des forces armées étaient impliqués dans cette affaire. La justice militaire s’étant finalement emparée de la question, elle avait annoncé en mars 2017 l’inculpation de sept militaires accusés de crimes de guerre pour le massacre de Muanza-Lomba.
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Enquête conjointe avec l’ONU
Ce procès qui se déroule alors que le gouvernement vient d’accepter le principe d’une enquête conjointe avec l’ONU pour établir les faits et les commanditaires sur les violences dans l’espace Kasaï est plus qu’attendu. Plus de 400 morts dont ses deux experts, 40 fosses communes et près de 1,3 millions des déplacés internes est le bilan établi à ce jour par l’ONU. Cette rapidité inquiète bon nombre d’observateurs, qui veulent bien s’assurer que le procès est équitable. Les avocats de la défense qui avaient demandé plus de temps pour s’imprégner du dossier n’ont pas été entendus.
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Trouvant toujours que « la réponse du gouvernent congolais est à ce jour systématiquement insuffisante mais aussi vu « la gravité » et « l’ampleur » des violations des Droits de l’Homme dans les Kasaï », le Haut-Commissaire Zeid Ra’ad Al Hussein a estimé ce 9 juin 2017 à Genève que désormais il faut une enquête internationale pour compléter les efforts de la RDC. Notamment sur les 42 fosses communes découvertes par l’ONU à ce jour dans la région, où les violences sont toujours en cours.
Pour cela, une demande d’enquête internationale est-elle formellement soumise aux 47 pays membres du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU qui devront décider. Plus de la moitié, soit 24 Etats membres, doivent être d’accord pour qu’on envoie des enquêteurs internationaux. Ce qui demeure loin de faire l’unanimité en attendant la présentation par la RDC de son point de vue sur la gestion de la crise dans les Kasaï. Le Conseil des Droits de l’Homme ayant jusqu’au 23 juin pour prendre une décision.
CRÉDIT IMAGES TV5 MONDE
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