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Rencontre CENI et Jeunes du Rassop : Il n’y aura pas d’élections fin 2017 !

Une délégation des jeunes du Rassop a conféré le 24 juin 2017 avec la CENI via son président Corneille Nangaa Yobeluo. Au cours de cette longue discussion, il avait été question sur le travail actuel de cet organe technique chargé pour organiser les élections dans le pays ainsi que processus électoral en cours. La machine qui semble en panne risque carrément de s’arrêter car il y a plus de probabilité qu’il n’y aura pas d’élections en fin d’année 2017 tel que le prévoyait l’Accord Politique Global et Inclusif de la CENCO du 31 décembre 2016.

Pour le président de la CENI, des contraintes d’ordre politique, sécuritaire et technique risquent bien de retarder le processus en cours. Sur le plan politique, il a évoqué le blocage au Parlement de la loi sur la répartition des sièges et sa promulgation qui n’interviendra qu’après la clôture de la phase d’identification des électeurs que sera possible probablement vers novembre ou décembre. Cette situation de blocage se trouvant également au niveau des animateurs du CNSA qui selon les informations en sa possession ne seront connus que vers la fin du mois de juillet 2017 avec la loi organique institutionnalisant le CNSA avec lequel la CENI devrait se concerter pour l’organisation des élections.

Sur le plan de la sécurité, allusion a été faite par lui sur les violences rencontrées dans les Kasaï, le Lomani où les agents de la CENI ont été tués, des bureaux incendiés et du matériel détruit par les présumés miliciens Kamuina Nsapu. Ce sont notamment les cas dans les localités de Dibaya, Luebo, Kabeya Kamuanga, Kamiji et Tshimbulu.

Pour le côté technique, Nangaa a déploré le faible décaissement d’argent par le gouvernement pour le financement du processus électoral. Sur les 401.000.000 de dollars prévus pour la phase d’identification et d’enrôlement, son organisation n’en a reçu jusque-là que 260.000.000 des dollars de la part du gouvernement Tshibala. Or la prévision de la CENI pour l’organisation en une seule séquence la présidentielle, les législatives nationale et provinciale au plus tard décembre 2017 tel que prévoit l’Accord du 31 décembre 2016 est de l’ordre de 526.000.000 des dollars.

Et si les élections n’ont pas lieu au plus tard décembre 2017 ?

Le président de la CENI explique que la non organisation ou tenue des élections au plus tard décembre 2017 était prévisible depuis les discussions autour des évêques. Raison pour laquelle dans l’Accord du 31 décembre 2016, on y a placé une brèche de glissement de la période transitoire au Chapitre 4.3 qui stipule : Du processus électoral « Les Parties prenantes conviennent de l’organisation des élections en une seule séquence la présidentielle, législatives nationale et provinciale au plus tard décembre 2017. Toutefois, le CNSA, le Gouvernement et la CENI peuvent unanimement apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement desdites élections » fin de citation.

Avec les jeunes de l’UDPS, Corneille Nangaa a également discuté des questions liées au renforcement des capacités de la sensibilisation de la population sur le processus électoral et les enjeux électoraux en y associant toutes les parties prenantes dont les formations politique à l’instar de l’UDPS. Mais aussi les cas des arrestations des membres de leur parti, notamment David Mukeba Kalengay interpellé en pleine campagne de sensibilisation en faveur du processus d’identification et d’enrôlement des électeurs détenu dans les installations de l’ANR. Vice-président de la Ligue des jeunes de l’UDPS, David Mukeba est en même temps Président des Jeunes du Rassemblement de l’Opposition (Rassop).

Une situation pourtant prévisible

Alors que l’enrôlement des nouveaux électeurs patine difficilement dans la province capitale Kinshasa et qu’il n’en est même pas encore à l’ordre du jour dans l’espace Grand Kasaï en proie à une violence inouïe ; le président Joseph Kabila avait déclaré n’avoir rien promis à personne la tenue des élections en fin d’année 2017. Dans interview filmé datée du 23 juin 2017 à l’hebdomadaire parisien Jeune Afrique, l’ancien premier ministre Samy Badibanga « ne croit pas non plus en l’organisation des élections en RDC d’ici la fin d’année 2017 et sans le Kasaï ».http://www.jeuneafrique.com/videos/450806/samy-badibanga-je-ne-pense-pas-qu-on-puisse-organiser-les-lections-sans-le-kasa/ . L’intégralité de cette interview pouvant être lu dans Jeune Afrique n°2946, paru le 25 juin 2017.

Dans le cas où les élections n’ont pas lieu en fin d’année 2017, les jeunes de l’UDPS promettent l’application de l’article 64 de la constitution actuelle pour mettre un terme par la force s’il le faut au régime actuel. Et cela pour empêcher toute tentative d’organisation d’un quelconque referendum entre janvier et février 2018 du fait que le nouveau fichier électoral sera déjà complet.

Texte préparé et publié avec Christian Lumu Lukusa,

Président de La Ligue des Jeunes de l’UDPS

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