On ne l’a peut-être pas vu venir et il est là maintenant engagé de pieds fermes. On l’avait peut-être sous-estimé, Sindika Dokolo ; le golden boy passionné de l’art et qu’on pensait tourné uniquement vers les affaires. De jour en jour et de fil en aiguille, il peaufine son image et sa stratégie ; apparaissant comme un redoutable concurrent avec qui il faudra dorénavant compter s’il décidait de s’engager demain en politique. Les grandes et intenses manœuvres sont donc lancées et il faut qu’on le sache.
Certes un leader d’opinion par ses origines et son statut actuel, il annonçait la semaine dernière vouloir entamer des rencontres avec ses concitoyens engagés en politiques pour discuter de la condition actuelle et de l’avenir du pays qui semble va à l’eau : « je vais continuer ma tournée auprès de tous les compatriotes , politiciens ou non; qui peuvent jouer un rôle dans mon application de l’article 64 » (de la constitution) peut-on lire sur son compte Twitter officiel.
Pour ce faire, en dehors d’une présence très remarquée sur les réseaux sociaux, une sortie médiatique d’une heure avec questions-réponses sur le site Africa 243 a fini par renforcer cette stratégie.
Crédit images Africa 243 via You Tube
La première de ses rencontres officielles avec les politiques déclarés a eu lieu cette semaine depuis Londres au Royaume Uni : Moïse Katumbi Chapwe, candidat déclaré à la présidentielle et son bras droit Olivier Kamitatu, José Endundo Bononge, le député national Jean-Claude Mvuemba… sont de ceux qui étaient au rendez-vous. Au menu de leurs discussions l’échéance de décembre 2017 fixée dans l’Accord Politique Global et Inclusif du 31 décembre 2016 qui approche à grand pas et la triple élection présidentielle, législative et provinciale qui doit être organisée.
Mais également la question sécuritaire plus que préoccupante dans le pays où les multiples évasions dans les prisons côtoient les massacres et tueries qui se perpétuent à Beni dans l’Est tout dans les Kasaï au centre du pays. Selon des indiscrétions dignes de foi à l’issue de cette rencontre, ils se sont dit qu’il n’y a que l’alternance à la tête du pays par la tenue de la présidentielle sans Joseph Kabila avant fin décembre 2017 qui sortira le pays de la grave crise politique devenue institutionnelle dans laquelle il est plongé. De ce fait, ils rejoignent l’appel à la raison de la CENCO du 23 juin 2017 pour que chaque congolais prenne sa part de responsabilité afin de sauver la Nation en danger.
Lire aussi : Le Pays va très mal. Debout, Congolais ! MESSAGE DE LA 54ème ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE ORDINAIRE DES ÉVÊQUES MEMBRES DE LA CENCO http://cenco.cd/pays-va-tres-mal-debout-congolais-message-de-54-eme-assemblee-pleniere-ordinaire-eveques-membres-de-cenco/ (Crédits documents et lien hypertexte site de la CENCO, www.cenco;cd )
De lui-même
Très actif sur des réseaux sociaux où on l’a découvert, Sindika Dokolo n’a pas manqué de répondre aux folles rumeurs qui circulent sur une probable enquête et condamnation pénale par Kinshasa et qu’il dit bidon et illégale, ce qui est une preuve de plus qu’il n’y aura pas d’élections libres sous Joseph Kabila. Et de poursuivre que ni la Demiap, l’Anr ou la justice congolaise de triste réputation ne m’intimident pas. Ni vos menaces, ni vos mallettes ne me font sourciller fin de citation.
Alors qu’il n’est pas politiquement engagé, le service de Détection militaire des activités anti-patrie (Demiap) lui soupçonnerait une certaine avec le général Faustin Munene. Cet ancien chef d’état-major des Forces armées congolaises et proche de Laurent-Désiré Kabila, condamné par contumace en 2010 à la prison à vie pour « complot contre la sécurité de l’État » se trouve depuis, en cavale. Tantôt signalé en Angola, tantôt au Congo-Brazzaville en face.
Selon une source sécuritaire proche du régime, c’est pour « documenter cette connexion Munene-Sindika » qu’une vaste fouille a été menée dans la nuit du 10 au 11 juin à la prison de Makala auprès des proches de Munene condamnés et incarcérés dans l’affaire de 2010. Reste à savoir comment réagirait le régime angolais si condamnation contre Sindika Dokolo était prononcé par Kinshasa. L’on se rappelle que c’est l’Angola qui a sauvé par deux fois les régimes Laurent-Désiré Kabila en 1998 contre la rébellion du RCD-Goma et Joseph Kabila lors la guerre dans Kinshasa contre les troupes de Jean-Pierre Bemba en 2006.
De son engagement actuel et faisant allusion à son père qui l’aura aura illuminé mes pas au-delà de sa disparition, il explique que nous allons « partager l’épreuve et accomplir l’effort en commun » pour la RDC. Ainsi en appelle et souhaite-t-il aux alliés de la MP qui sont aussi des congolais même si leur conscience doit être lourde, d’entendre l’appel de la CENCO et d’agir avant peut-être qu’il ne soit trop tard.
