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RDC et politique fiction : CNSA, le bal des prétendants sur fond de méfiance mutuelle !

Le Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA) de la négociation directe de la CENCO n’est même pas encore installé que le bal des prétendants s’annonce dansant. Alors que les discussions convoquées par le parlement et sénat avec les parties signataires sont annoncées, c’est Vital Kamerhe ; président de l’UNC et candidat pressenti à la présidence qui tire en premier. Il estime et à juste titre que « les deux présidents du parlement et du sénat, Aubin Minaku et Léon Kengo n’ont pas mandat de consulter les parties prenantes à la négociation de la CENCO pour ce qui concerne la mise en place du CNSA. Et par conséquent, il faut donc revenir à et respecter la lettre et l’esprit de l’Accord du 31 décembre 2016 ».

Pour le chef de file de l’opposition politique signataire du premier Accord du 18 octobre 2016, « c’est à Joseph Kabila que revient cette charge pour la designation du président du CNSA depuis le retrait des Évêques. Car, le CNSA est un organe hautement et politiquement sensible devant conduire les Congolais au rendez-vous de l’histoire avec l’élection d’un nouveau président de la République ». Kamerhe critique l’interventionnisme de Minaku même sir c’est Kabila qui l’a mis en scelle du fait que le même Minaku est une partie dans la discussion en sa qualité de SG de la Majorité Présidentielle (MP) et ne peut endosser ses multiples casquettes au risque d’en faire une confusion de genre estime un commentateur de la vie politique kinoise.

Une bataille des chiffonniers ?

Mais pourquoi prévaloir cette logique uniquement et simplement pour le CNSA alors que les mêmes parties prenantes aux discussions directes de la CENCO ont acceptées la signature de l’Arrangement Particulier (AP) dudit Accord sous la supervision de Minaku et du parlement se demandent les observateurs ?

Faut-il le rappeler que depuis la mort inopinée de Tshisekedi le 1er février dernier à Bruxelles, le consensus qui avait dominé à sa désignation comme président du CNSA a volé en éclat. Tout le monde veut être calife à la place du calife. Chacune des composantes veut obtenir ce poste stratégiquement important que les Évêques médiateurs avaient fini par se fâcher un moment donné de cette frénésie pour occuper un poste que de regarder l’intérêt collectif. Tout ceci sous les ricaillements de la Majorité qui tirait en coulisses les ficelles de divisions au sein de l’opposition.

Pourtant, le rythme donné au processus depuis sa réappropriation par Kabila inquiète : il a fallu presque 4 mois depuis décembre 2016 pour qu’un nouveau gouvernement soit mis en place pour remplacer celui issu du premier dialogue. L’Accord Particulier signé sous la supervision du Parlement et du Sénat est arrivé en mai et les consultations actuelles de juillet ne pourront aboutir qu’avec la session parlementaire de septembre 2017, avec le vote de la loi instituant le CNSA et le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC). Or, c’est le CNSA, le gouvernement et la CENI qui devront se concerter pour la publication d’un calendrier électoral consensuel selon le même Accord de la Saint Sylvestre 2016.

A l’échéance de septembre 2017, il ne restera que trois mois avant la fin de la transition telle stipulée dans l’Accord du 31 décembre dont se réclama tout le monde. Comment alors endéans 3 mois, pourra-t-on organiser les élections qu’on a pas pu faire en 5 ans selon la Constitution du pays demeure la question ? Toute chose restant égale par ailleurs ; l’on arrive aux conclusions de Kabila qu’il n’a rien promis à personne sur la tenue des élections en fin d’année 2017. Mais aussi celles du président de la CENI, Corneille Nangaa ; pour qui il ne sera pas possible d’organiser des bonnes élections en fin d’année 2017. Les dates possibles pour lui étant novembre 2018 ou mars 2019.

Un autre accueil et de taille dans cette bataille du CNSA, c’est ses prétendants au milieu desquels règne une véritable méfiance. Vital Kamerhe a qui avait échappé la primature du gouvernement issu du dialogue de la Cité de l’UA se verrait bien à la tête de l’institution. Ses proches affirmant qu’il en a les capacités car ayant été président du parlement et ministre à plusieurs reprises. De son côté, Joseph Olenghankoy en sa qualité du président du Conseil des sages de son aile Rassemblement estime que le poste lui revient car ainsi stipulé dans l’Accord.

Le MLC pour sa part, après avoir combattu l’idée de vois les Tshisekedi père et fils à la tête du CNSA et du gouvernement est revenu dans la course pour la présidence du CNSA. Le parti de Jean-Pierre Bemba et son duo Ève Bazaiba et Fidèle Babala se méfie également de ce qu’elle considère comme « des ambitions démesurées » de Vital Kamerhe depuis leur divorce au sein de la Dynamique de l’opposition actuellement en proie à des divisions comme le reste de la classe politique congolaise qui n’arrive jamais à parler d’une seule voix.

Un proche de Kabila qui a requis l’anonymat explique à www.afriwave.com : « le président ne voudra ni de Kamerhe, encore moins de Olenghankoy ; quitte à ce que la situation pourrisse. Et pour cause, le premier nous a trahi et on n’a plus confiance en lui ; le deuxième est incompétent notoire. Quant au MLC, on en sait encore rien et surtout que notre première cohabitation de l’époque 1 plus 4 s’est mal terminée en début 2007 avec les troubles que vous connaissez. C’est Joseph Kabila qui décidera seul en définitive ». Le ton est donc ainsi donné !

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