RDC-Union Africaine : Joseph Kabila, coulisses et infortunes d’un sommet

Un sommet pas comme les autres. Le 29^ème Sommet des Chefs d’Etats s’est achevé ce mardi 4 juillet 2017 au siège de l’organisation africaine d’Addis Abeba en Ethiopie. Encore convalescent de sa maladie qui l’avait privé des festivités du 57^ème anniversaire de l’indépendance, Joseph Kabila s’y était rendu en personne depuis dimanche 2 juillet au soir alors qu’il n’est pas un accoutumé des grandes messes biannuelles africaines.

Coup de théâtre et sans même attendre la clôture du sommet prévue le 4 juillet, Joseph Kabila se serait précipitamment envolé pour rejoindre son pays par Kisangani au soir du 3 juillet et ainsi ne pas figurer sur la photo de famille marquant la fin des travaux. Néanmoins, il aura mis à profit son séjour pour rencontrer bon nombre de ses homologues chefs d’Etats. Nul n’en doute qu’il était venu chercher leur soutien face aux sanctions que lui infligent les Occidentaux au travers de ses proches.

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Décryptage. Bon nombre d’observateurs s’étaient déjà demandé le pourquoi de ce déplacement alors que son état de santé ne le permettait peut-être pas. Pourtant la réponse y paraissait toute faite : ce retour était l’occasion sommes toute trouvée pour Kabila certes de rencontrer ses homologues, et par-dessus dire merci à tous ceux qui l’ont soutenu lors de la semaine des débats à la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU de Genève.

En effet, certains pays africains et la représentation de l’Union Africaine n’ont jamais accepté le vote d’une résolution créant une commission d’enquête internationale indépendante en rapport avec les violences dans le Kasaï que réclamait les Etats-Unis, l’Union Européenne et l’ONU. Rejoignant le régime de Kinshasa dans l’affirmation de son indépendance et de son enquête, il avait été donc décidé l’envoie des Experts pour assister les enquêteurs congolais qui gardaient ainsi la main dans leurs propres investigations.

Coulisses…

Ce sont les photos-reportages des journalistes présents sur le lieu qui résument bien les deux jours de la délégation congolaise dans la capitale Ethiopienne. Tout commence au jour d’arrivée de Joseph Kabila à Addis Abeba, dimanche 2 juillet 2017 dans la soirée. Contrairement aux autres chefs d’Etats qui tous ont été accueillis par le premier ministre Ethiopien Haile Mariam Dessalegn, c’est une dame qui accueille le président en présence de Léonard She Okitundu, son ministre des Affaires Etrangères.

Dans la salle du conseil, l’alphabet oblige, Kabila se trouve à côté du Djiboutien Ismaïl Omar Guelleh, un symbole de répression contre son opposition bien connu pendant que Sassou Nguesso au loin et Alassane Ouattara lise et feuillette tranquillement son magazine.

Un petit moment d’éclairci tout de même : ce sourire presque forcé avec l’ivoirien Ouattara qui le tient comme un enfant qu’on doit rassurer de quelque chose…

Et puis vint infortune…

A moins d’être un conciliabule en aparté avec sa délégation, l’infortune a été ce moment qui s’apparente à une solitude captée comme par un hasard par les photographes présents dans les couloirs de l’enceinte de la Salle du Conseil. Presque comme abandonnée ou oubliée de tous et l’air hagard, la délégation congolaise avec en tête son chef de l’Etat, son ministre des Affaires Etrangères She Okitundu et son conseiller diplomatique Kikaya Bin Karoubi, sa VRP représentante personnelle chargée des violences sexuelles, Jeanine Mabunda.