RDC-élections 2017 : Unanimité contre Corneille Nangaa et appel à sa démission sur fond d’une résistance populaire

A l’instar de ses prédécesseurs feu l’abbé Apollinaire Malumalu Muholongu (2006 et 2013) et le pasteur Ngoy Mulunda Nyanga (2011), Corneille Nangaa Yobeluo aura également réussi à provoquer toute l’unanimité contre sa personne ainsi que l’organisme qu’il dirige ; la CENI. Son annonce faite à mille lieux de Kinshasa depuis Paris en France vendredi 7 juillet 2017 à l’issue d’une réunion sur le processus électoral en RDC devant l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), a provoqué plus qu’un tollé d’indignation.

« Avant décembre, ça ne sera pas possible d’organiser des élections présidentielles et législatives dans les conditions fixées par l’Accord signé le 31 décembre 2016 » a déclaré le président de la CENI. Pour justifier cette certitude, il explique que le point IV.2 de l’Accord de la Saint-Sylvestre prévoyait certes que les parties signataires s’engageaient à l’organisation des élections au plus tard en décembre 2017, mais aussi que le Conseil National de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral (CNSA qui n’est toujours pas mis en place), le Gouvernement et la CNEI peuvent unanimement apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement desdites élections. Or jusqu’à présent, cette unanimité n’est pas constatée.

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Si la majorité proche du régime garde encore silence, l’opposition quant à elle est vent debout : inacceptable, incompréhensible, une véritable provocation contre le peuple…Les seuls mots ne semblent pas suffire aux opposants pour exprimer leur colère face à ce qui était prévisible depuis un temps long au sujet des élections de 2017. La Société civile avec les mouvements citoyens pro-démocratie et des jeunes n’en est pas en reste. Tous comme un seul homme réclament la démission de Corneille Nangaa et son bureau.

Alors que l’ONU exigeait de Kinshasa le 1er juillet la publication d’un « Calendrier électoral officiel et consensuel pour la tenue des scrutins », en décidant ainsi d’une manière cavalière d’un nième report des élections, la CENI qui se révèle être inféodée au régime a trahi le peuple et n’a plus sa raison d’être dans sa composition actuelle estiment les opposants.  Et de se demander qu’est-ce qui promet qu’avec ce report, il y aura bel bien finalement élections en 2018 ou encore en 2019 ?

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Quelques réactions sur les réseaux sociaux, notamment Twitter :

Sam Bokolombe Batuli‏ : « Il aurait été respectueux que la primeur de l’annonce de l’impossibilité de tenir les scrutins au 31 déc. 2017 fût réservée aux Congolais ».

Lubaya Claudel André : « ReportElections. Schéma préétabli pour priver le peuple de son droit de se choisir ses dirigeants. Uda Or appelle à la démission bureau Ceni »

Moise Katumbi‏ : « La #CENI doit publier le calendrier avant le 31/07. Le peuple l’attend & l’Accord #CENCO l’exige. Merci @GrahamZebedee & #ONU de le rappeler ».

Sindika Dokolo‏ : « Par les élections, le peuple congolais voulait l’alternance en 2017. Nangaa / Kabila nous la refuse, la Constitution nous l’offre (Art 64.1). Kabila est prêt à toutes les promesses pour se maintenir. Nous sommes de retour à Outeniqua 20 ans après. La seule négociation, c’est son départ ».

Pour la mobilisation à laquelle il fait souvent référence, Sindika Dokolo explique qu’à son avis ce travail devrait commencer dans le secteur, territoire, ville, province et ainsi atteindre la capitale. Elle est égale à chacun de convaincre son parent, son voisin. On construit de l’intérieur vers l’extérieur, la méthode est micro, l’objectif macro.

A ceux qui veulent l’accuser d’être régionaliste, il réplique : « Le régionalisme est un faux débat. Mon appel au regroupement pour l’alternance s’adresse à TOUS les congolais qui aiment notre pays la RDC » avant de dire « qu’au-delà de mon message national, je m’adresse aussi à ma base Ne Kongo et l’invite à me rejoindre dans la lutte pour un Congo libéré. Et pour cela, allons tous sur terrain et ne ménageons aucun effort. Chaque congolais est appelé à sauver le Congo en 2017 par sa mobilisation (Art. 64.1) ».