Après le tollé par lui provoqué en annonçant depuis Paris « l’impossibilité probable d’organiser les élections pour la fin d’année 2017 », le président de la CENI a vite fait de changer son discours. Il parle désormais des hypothèses de travail comme dimanche soir sur le plateau de TV5 Monde Afrique. Alors que la certitude l’habitait encore lors de la rencontre avec le Groupe International de contact sur le processus électoral et la paix en Afrique des Grands Lacs de L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
Dans son rapport sur la RDC, il est fait mentions de ces retards qui s’accumulent dans le processus et qui inquiètent. Ainsi recommande-t-on à la CENI à prendre rapidement des mesures pour rectifier le tir et d’accélérer le tempo en étendant l’enrôlement à l’ensemble du territoire national et surtout publier un calendrier électoral consensuel le plus rapidement possible. L’OIF pointe également ce manque de la volonté politique pour l’adoption de lois nécessaires à l’organisation des élections notamment celle sur la répartition des sièges pour les législatives par exemple, mais aussi et surtout celle instituant le Comité National de Suivi de l’Accord et du processus électoral (CNSA).
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Dans sa conclusion finale, l’OIF estime qu’il n’y a pas d’impossibilité à la tenue des scrutins d’ici la fin de l’année comme prévue dans l’Accord Politique global et Inclusif de la Saint Sylvestre 2016. dit donc l’OIF. Un sentiment que ne semble pas partager tout à fait Corneille Nangaa en évoquant des problèmes d’ordre technique. Autre motif de cette impossibilité pour lui demeure la situation sécuritaire dans les provinces de Kasaï Central, Kasaï et une patrie de Lomami dans lesquels les opérations démarreront d’ici le 20 juillet 2017.
Se disant être là pour organiser des élections libres, crédibles et fiables pour une première alternance pacifique dans le pays, Nangaa n’a dit mot sur l’autre inquiétude de l’OIF concernant l’absence jusqu’à à ce jour du logiciel capable pour détecter les doubles inscriptions dans les fichiers électoraux, les doublons. Mais également l’enrôlement des enfants mineurs d’âge et des personnes d’origine étrangères comme à l’Est du pays.
De son côté, la CENCO par son vice-président Mgr Fridolin Ambongo s’étonne des déclarations du président de la CENI sur une possible non organisation des élections et trouve cela une manière d’outrepasser les compétences de cet organe technique d’appui à la démocratie. Car c’est en concertation avec le gouvernement et le CNSA qui n’est toujours pas installé que la CENI doit se concerter pour annoncer la non-tenue des élections en cas de problème comme le prévoit l’Accord du 31 décembre 2016. Comme prévu dans son programme que l’enregistrement des électeurs se terminait en juillet, Corneille Nangaa aurait dû nous faire rapport là-dessus et nous dire la prochaine étape que de parler de l’impossibilité de tenir les scrutins.
Pour nombre d’observateurs comme d’opposants politiques, le discours de Nangaa qui s’apparente à un ballon d’essai pour tester la réaction de la population serait de nature à embraser le pays dans une violence aux conséquences que ni lui ; encore personne ne saurait assumées. L’appel restant en direction de la CENI comme de la majorité au pouvoir pour rectifier le tir avant qu’il ne soit trop tard.
CRÉDIT IMAGES JT TV5 MONDE AFRIQUE
