Publié par environews le 10 Juil, 2017 dans Actualités, Dossier, Monde
Par Alfred NTUMBA et Mie Ngakao
Les peuples autochtones pygmées du groupe folklorique « Bokoko na biso », se sont vus refuser les visas de la Norvège, à la Maison Schengen de Kinshasa. Ceci malgré leurs titres de voyage en bonne et due forme. Ils l’ont fait savoir ce lundi 10 juillet, au siège de la Dynamique de groupes des peuples autochtones (DGPA).
« Nous sommes victimes d’une injustice de la part des autorités de la Maison Schengen », a affirmé John Benani, Chargé de la planification de cette organisation. « Les artistes se sont vus refuser les visas de la Norvège prétextant qu’ils vont fuir. Et pourtant, ces mêmes artistes ont presque fait le tour du monde, de l’Amérique en Océanie en passant par l’Europe sans qu’il en ait un seul qui y soit resté. Aujourd’hui avancer cette raison, relève simplement de la discrimination raciale de la part des autorités de la Maison Schengen à Kinshasa », a-t-il fait savoir.
Au total, 7 artistes et leurs encadreurs devraient s’envoler pour Olmmaivaggi en Norvège, où ils devraient représenter la République démocratique du Congo au Festival Riddu Riddu qui se déroulera du 12 au 16 juillet 2017.
« Ce festival était pour nous, un cadre de valorisation de notre culture. 3 ans passés, nous avons voyagé en Norvège sans aucun souci. Le refus des autorités belges de nous accorder les visas, n’est rien d’autre que de la discrimination », a insinué Bola Bobondo, Président de ce groupe folklorique. Déçu, le président de « Bokoko na biso », brandit avec regret son vieux passeport rempli des visas de différents pays d’Europe et d’Amérique. « Par cet acte, nous comprenons que les belges ne veulent pas réellement de notre développement ».
Malgré cet incident, les peuples autochtones pygmées n’entendent pas s’arrêter là. Ils en appellent au bon sens des autorités de la Maison Schengen à Kinshasa, et souhaite voir celles-ci dépolitiser la cause des pygmées de la RDC qui se battent pour leur épanouissement. « Nous n’avons pas des frères en Europe. En plus nous ne connaissons ni le français, ni l’anglais. Devrions-nous fuir en Norvège pour aller se cacher où, et faire quoi. Nous ne sommes pas des politiques. Nous sommes plutôt le peuple de la forêt équatoriale ». A déclaré l’une des danseuses de ce groupe, Soyi Pierrette Sele.
En attendant, le groupe folklorique Bokoko na biso, se prépare pour la célébration de la Journée internationale des peuples autochtones, prévue au mois août de cette année.
Rappelons que « Riddu Riddu » est un festival de musique sami, créé en 1991. Il reste tout de même ouvert aux autres musiques du monde notamment celle de pygmées et autres catégories des groupes marginalisés.
Alfred NTUMBA et Mie Ngakao