Un véritable sentiment de peur sur fond de terreur. Deux jours après l’attaque sanglante du vendredi 14 juillet 2017 au Grand Marché Central de Kinshasa en plein jour, toujours aucune explication officielle probante sur ces individus, leur motivation et pour le compte de qui agissent-ils ?
Des photos qui commencent à circuler sur des réseaux sociaux montrent sur l’une d’elle quatre hommes armés des bâtons et l’un-d ’eux tenant une arme à feu de type AK-47 dite kalachnikov en plein marché de Kinshasa. Ces personnes portent des pantalons militaires comme l’indique notre photo d’illustration, qui sont-elles et pour le compte de qui agissent-elles ?
Un bilan plus que lourd tout de même pour cette attaque selon le porte-parole de la PNC, le colonel Pierrot-Rombaut Mwanamputu : l’administratrice du marché, Mme Chantal Mboyo grièvement blessée à l’arme blanche qui a succombé de suite de ses blessures et un policier, le sous-commissaire adjoint Kamambunzu ; commandant du sous-commissariat du Grand-marché exécuté d’une balle dans la tête.
La grande interrogation qui subsiste dans la population est celle de savoir pourquoi cette dame, fille unique de sa mère selon ses proches a-t-elle été sauvagement assassinée ? Est-ce un crime crapuleux d’une tentative de vol qui a mal tournée ou un quelconque règlement de compte ? Engagée politiquement et encartée au PPRD, le parti présidentiel dont elle fut membre du Conseil national; le meurtre de Chantal Mombi Mboyo a-t-il un lien avec la politique ou non dans ce climat qui règne actuellement dans le pays depuis plus d’un an ? C’est aux enquêtes en cours de répondre à toutes ces questions car les bornes sont en train d’être dépassées.
Lire aussi : RDC-Kinshasa : Attaque du Grand Marché « Zando », vives interrogations et inquiétudes https://www.afriwave.com/?p=3815
Toujours au titre du bilan, six autres agents de l’ordre grièvement blessés, notamment le garde du corps de l’administratrice ; et des nombreuses victimes collatérales dues à la bousculade ont été acheminés aux urgences de l’hôpital général de référence Maman Yemo. En outre, deux commissariats de police dans les parages du marché ont été incendiés.
Joint au téléphone par nos confrères de Radio Okapi, le Commissaire provincial de la police de Kinshasa, le général Célestin Kanyama Cishiku décrivait ces gens comme un groupe de bandits criminels et de voleurs venus se ravitailler Grand-Marché par des moyens malhonnêtes.
Crédits son Radio Okapi
Qui sont donc ces mystérieux insaisissables assaillants ?
Pourtant rien n’est moins sûr au vu du modus opératoire de ces assaillants. Depuis le mois de mai, les attaques similaires de commissariats de police comme celles des prisons sont fréquentes : Makala, Kasangulu, Beni… C’est la deuxième fois en l’espace de quelques semaines qu’une attaque téméraire est exécutée en plein jour dans Kinshasa.
La dernière en date étant celle du jeudi 29 juin 2017 au commissariat urbain de la Funa contiguë à la commune et au parquet de Kalamu qui a été la cible. Les autres agressions-elles étant commises de nuit ou aux petites heures du matin, à l’exemple de la prison centrale de Makala et du parquet de Matete.
Lire aussi : Kinshasa/Sécurité : Panique à Matonge en plein jour, prisonniers en fuite https://www.afriwave.com/?p=3540
En l’absence de toute revendication, ces mystérieuses bandes sont vite assimilées aux adeptes de Bundu Dia Kongo, une secte politico mystique jadis sous la coupe de son gourou Ne Muanda Nsemi en fuite depuis son évasion de la prison centrale de Makala le matin du 17 mai 2017. Et pour affirmer cette certitude selon des témoins, l’accoutrement des attaquants : des jeunes gens dans la plupart des cas, fronts et poignets cernés de bandeaux rouges.
D’autres par contre voient en ces mystérieux et insaisissables combattants des présumés membres du mouvement Kamuina Nsapu né dans le Kasaï et qui ont les mêmes bandeaux rouges autour des têtes. Deux individus ayant été arrêtés à Matonge tout comme au Grand-Marché Central, c’est à eux de parler pour dire qui ils sont, d’où ils viennent, quelle est leur motivation et qui sont leurs commanditaires ?
Pour rappel, le pays traverse une grave crise politique devenue institutionnelle aggravée par le maintien au pouvoir du président Kabila dont le mandat a échu le 20 décembre 2016. Une autre crise économique celle-là sévit depuis avec la chute vertigineuse du Franc Congolais, la raréfaction des devises et la hausse sans frein des prix des biens de consommation.