C’est encore via des réseaux sociaux que le gourou de la secte politico-mystique Zacharie Badiengila dit Ne Muanda Nsemi s’est adressé à ses partisans ainsi qu’à la population congolaise. Publiée sur You Tube, cette deuxième longue vidéo trace les péripéties de son évasion de la prison centrale de Makala au matin du 17 mai 2017. Elle n’explique pas non plus ni n’indique sa localisation actuelle.
Dans sa rhétorique connue, il commence par dénoncer le complot ourdi contre sa personne en vue de tuer et la guerre amenée jusque dans son palais royal. En vraie sa résidence de Binza Ma Campagne où il fut capturé le vendredi 3 mars 2017 avant d’être incarcéré dans la prison centrale de Makala à Kinshasa. En prison, il dit avoir été victime d’une tentative d’assassinat cinq fois de suite et s’attaque à son ancien vice-président du parti Papy Matenzolo Diatezua devenu membre du gouvernement Tshibala. Mais aussi à Ramazani Shadari, ministre de l’Intérieur et Kalev Mutond ; chef des renseignements congolais qui chercheraient à l’éliminer physiquement.
L’attaque contre la prison de Makala du 17 mai 2017 est un coup de Kabila pour le tuer note Ne Muanda Nsemi pour qui grâce aux « esprits », ce projet a été un échec. De ces événements qui avaient débutés à 2h00’du matin, il dit n’être sorti de la prison qu’à 6h00’. Plongeant dans le mysticisme qu’on lui attribue, il dit avoir rentré dans une profonde méditation en consultant son esprit intérieur en murmurant une prière avant de suivre ses libérateurs.
Pour lui, c’est un commando de 4 jeunes balubas, bandeaux rouges autour de la tête (comme du reste ses adeptes) qui se sont adressé à lui en ces termes : Ne Muanda Nsemi, ozali muana mboka. Biso tozali batu ya chef tel na Kasaï, toye mpo na ko libérer yo (Ne Muanda Nsemi, tu es fils de ce pays et nous sommes de tel chef et nous sommes venu pour te libérer). Selon lui, ce sont les dieux qui ont changé sa figure et la couleur de ses habits afin qu’il passât inaperçu de ceux qui attendaient à tirer sur lui une fois la porte de la prison franchie.
Ne Muanda poursuit avoir aperçu au loin la maison de son grand-frère Mbelelo Nsemi dans laquelle il ne s’y est pas rendu de peur d’y être aussitôt arrêté. Direction donc pour lui le quartier Camp Luka où les Bayakas exaltés lui auraient réservé un accueil chaleureux avec rappel des prophéties de Simon Kimbangu. Se sachant recherché, il décida d’aller à Kimpangu au nord de l’Angola d’où il téléphonera à la Monusco pour solliciter un véhicule pouvant l’amener dans une ambassade ; demande refusée par l’ONU selon lui.
En période de guerre, le chef ne dit jamais toute sa pensée, il donne des ordres explique-t-il, décision est donc prise par lui d’un retour à Kinshasa. Parvenu à Kinsuka, il traversera à Brazzaville de l’autre côté du fleuve, avec pour objectif d’atteindre le village de Nsukuma Longo pour s’incliner sur les tombes de certains de grands ses ancêtres dit-il. Faute d’atteindre ce village pour cause d’une traversée périlleuse des secteurs au sud de la capitale brazzavilloise infectés des milices du pasteur Ntoumi, Ne Muanda dit être revenu sur Brazzaville. Avec une vieille connaissance moulari possédant une ferme sur le plateau de Bateke coté Kinshasa, il reviendra dans la capitale congolaise.
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Plaidoyer pour sa femme
Ne Muanda accuse Matenzolo Diatezua, Shardari et Kalev d’avoir enlevé son épouse Yaya Ngolu qui se trouverait au cachot depuis plus d’un mois afin qu’elle dise où il se trouve. C’est ici qu’il rappelle au peuple congolais son combat pour ce peuple et le devoir de de ce dernier de protéger et de défendre sa femme bien aimée. Il commande au même peuple que si par malheur le trio Matenzolu, Shadari et Kalev qu’il considère diabolique parvenait à s’échapper du Congo et même pour l’Europe, qu’il soit (trio) recherché et capturé pour être ramener au pays afin d’y être jugé une fois Kabila chassé du pouvoir. Ne Muanda Nsemi exige la libération de sa femme qui n’y est pour rien en s’adressant à la Cour suprême de Justice eu au PGR.
Une seconde partie en lingala
Dans sa diatribe habituelle, Ne Muanda Nsemi fait ici un rappel historique de naissance de l’AFDL avec Laurent-Désiré Kabila et toutes les promesses faites au lobby tutsi de cession d’une partie du territoire national aux rwandais. Mais aussi aux multinationales qualifiées de gourmandes qui ont financé la guerre à qui Kabila refusera d’obtempérer, conséquence de l’arrêt de la décision de l’assassiner et le remplacer par Joseph Kabila qu’il désigne sous le nom d’Hypolite Kanambe qui est un « pur rwandais » dit-il.
Pour Ne Muanda Nsemi, ce sont les bakongos Mawampanga Muana Nanga, Mbuta Sita et Diambuana, qui ont fait accepté Laurent-Désiré Kabila à Kinshasa ; terre de bakongo poursuit-il. Le massacre de près d’un millier des partisans Bundu Dia Kongo par Kabila serait due au fait que ces Bakongos ont été les seuls à le contester de sa congolité explique Ne Muanda Nsemi.
Le gourou de Bundu Dia Mayala (BDM) explique son divorce de sa première femme qu’il a délaissé par le fait de corruption dans le chef de cette dernière de la part de son ex-bras droit et vice-président du parti BDM Papy Matenzolu Diatezua afin de le tuer.
Pour ce qui est du premier dialogue politique dans le pays, il dit en être l’esprit initiateur. Sa convocation entre les opposants et la majorité pour une transition de trois ans est son idée au moment où les dieux bantous venaient de le sacrer chef saint de l’Afrique centrale et par conséquent garant des bantous de l’Afrique centrale. N’ayant pas pressenti les chances d’être nommé premier ministre, il envoya son vice-président Matenzolu pour ne pas se salir.
Il termine sa vidéo par rappeler son appel du lundi 7 août 2017 pour une grande révolution devant provoquer la renaissance congolaise en mettant dehors le pouvoir actuel et ses frères (rwandais), le Congo aux congolais ; le Rwanda aux rwandais. Faute d’élections qui ne se tiendront pas, alors peuple congolais, prenez-vous en charge conclut-il.
Rappelons que dans l’affaire qui l’oppose au pouvoir de Kinshasa, il est reproché au député national l’outrage au chef de l’Etat Joseph Kabila qu’il dit rwandais, mais aussi la responsabilité des graves troubles qui ont engendrés plusieurs morts début février 2017 dans la province du Kongo-Central (ex-Bas-Zaïre).
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VIDÉO SUR YOU TUBE