Le juge Jacques Mbuyi Lukasu, victime d’une tentative d’homicide à son domicile lors de l’attaque contre lui la nuit de mardi 18 juillet 2017 a finalement été évacué ce matin du dimanche 23 juillet 2017 vers l’Afrique du Sud à Johannesburg pour des soins appropriés. Annoncé pour mort alors qu’il était interné dans l’Hôpital du cinquantenaire de Lubumbashi, un démenti avait été annoncé à son prétendu décès. Son état de santé s’améliorant sensiblement après les premiers soins reçus sur place mais aussi stabilisé, son transfert à l’étranger dans un centre médical spécialisé s’avérait nécessaire. Ce qui est chose faite.
Criblé de balles à son domicile la nuit de mardi à mercredi par des inconnus armés non autrement identifiés, l’homme de la loi et magistrat du TGI de Lubumbashi devait siéger à la reprise du procès en appel Moïse Katumbi contre Alexandre Stoupis. Laissé pour mort par ses agresseurs, des interrogations subsistent encore quant aux motifs réels à la base de cet acte ignoble selon ses proches qui ne lui reconnaissent pas d’ennemis déclarés ou cachés.
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De l’indépendance à la sécurité des juges
L’exil en France de la juge du tribunal de Kamalondo de Lubumbashi Chantal Ramazani, celle-là même qui avait condamné Katumbi à 3 ans de prison en première instance ; la tentative de meurtre sur le juge Jacques Mbuyi du TGI de Lubumbashi devant siéger dans le procès en appel du même Katumbi sont de trop. C’est ce que dit un collègue des deux magistrats sous anonymat. « Cela pose la question même de notre sécurité , mais surtout de la partialité dans les jugements que nous sommes appelés à dire pour les justiciables dans ce pays » enchaîne-t-il. Sans non moins condamner et dénoncer « la mainmise des politiques dans les affaires judiciaires alors que la justice demeure un pouvoir à part entière dans la gestion d’un pays » conclut-il.
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Des proches de ce juge expliquent que c’est grâce aux Organisations Non Gouvernementales de Protection des Droits de l’Homme (ONGDH) de la RDC en collaboration avec Amnesty International que ce transfert a pu être rendu possible. Mr Mbuyi, grièvement blessé par balles à l’abdomen et à la fesse droite ; portant des profondes blessures à la tête causées par des coups des bouteilles tranchantes est arrivée à Johannesburg à bord d’un avion médicalisé. Certes dans un état critique, mais stable, un centre hospitalier mieux équipé poursuit les soins pour lui sauver la vie.
En fin de compte, le juge Mbuyi est-il victime de ce qu’on présente comme « ce qu’il aurait refusé de céder aux menaces verbales et à la pression de lire un jugement préétabli contre Katumbi comme le fut la juge Chantal Ramazani ? ». Les Organisations Non Gouvernementales de Protection des Droits de l’Homme (ONGDH) attendent du Procureur Général près la Cour d’Appel de Lubumbashi l’ouverture d’une enquête, pour déterminer les coupables et leurs commanditaires en vue de leur déférément devant la justice.
Roger DIKU
