Vital Kamerhe ne reconnait pas le Bureau du CNSA et il récuse le rôle de deux chambres législatives dans ce dossier, c’est le moins que l’on puisse dire de la réaction quelques heures après la désignation du Bureau de cet organe d’accompagnement d’après le dialogue de la CENCO. Pourtant, c’est par consensus nous dit-on que Joseph Olenghankoy Mukundji, président du parti politique FONUS et de l’aile dissidente du Rassemblement de l’opposition a été désigné samedi 22 juillet 2017 au soir à la tête du Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA) et du Processus électoral.
Cette procédure ayant été supervisé par les deux présidents des chambres du parlement et du sénat mandatés par Joseph Kabila, le président de la République. Pour compléter le bureau, trois vice-présidents ; l’UNC Vital Kamerhe, le PPRD Adolphe Lumanu et un membre du Front pour le Respect de la Constitution (FCR) du MLC et Alliés à désigner. Toujours dans ce cadre, 22 membres sur les 28 que comptera le CNSA avaient vu leurs mandats validés avant la fin de la journée au Palais du Peuple de Lingwala à Kinshasa.
Coup de théâtre de Walungu
Depuis Walungu dans la province du Sud-Kivu profond où il séjourne, Vital Kamerhe a signé un communiqué en sa qualité du président de la Direction Politique National de son parti dans lequel les termes sont clairs : « …Or, tel n’a pas été le cas. Il n’y a une énième violation de l’Accord du 31 décembre 2016 que l’UNC et son Président National ne peuvent cautionner. Dès lors, l’UNC ne se sent pas concernée par cette décision de mise en place du Bureau du CNSA intervenue ce samedi 22 juillet 2017 sous la co-présidence des Honorables Présidents des deux chambres législatives. L’UNC et ses membres restent mobilisés afin de faire respecter l’Accord de la CENCO, particulièrement la tenue des élections présidentielles, législatives et provinciales avant le 31 décembre 2017 ».
Cette situation ubuesque et pourtant prévisible n’a pas empêché Vital Kamerhe de rappeler « qu’en réponse à l’invitation lui lancée pour prendre part à la première réunion à propos du CNSA en sa qualité de chef de la Délégation de l’Opposition politique au Dialogue de la Cité de l’Union Africaine, avait , par sa lettre n° 017/DOP/CD/VK/CL/2017 du 03 juillet signée à l’issue de la réunion de la Composante et approuvée à l’unanimité par tous les membres présents, décliné cette dernière pour violation de l’Accord de la Saint Sylvestre qui veut que le Bureau du CNSA soit mis en place par consensus entre composantes ayant pris part au dialogue de la CENCO et non par les délégués des composantes au CNSA ».
Pour lui donc, malgré le mandat de Kabila en leur endroit ; Minaku et Kengo ne peuvent consulter les différentes composantes sur cette question. Car c’est la logique même du respect de la lettre et l’esprit de l’Accord du 31 décembre 2016. Candidat proposé à la présidence du CNSA par sa composante Opposition politique signataire de l’Accord de la Cité de l’Union Africaine du 18 octobre 2016, son refus de reconnaissance du président désigné du CNSA et la récusation des deux chambres dans ce rôle ne font qu’aggraver les choses.
Ce que du reste confirme son parti : « …cette situation vient, une fois de plus et malheureusement, aggraver la crise politique que traverse notre pays ». Alain Mbaya Kakasu, SG ad intérim concluant que « L’UNC est déçue de cette situation et notre président ne fera plus partie de cet organe. Il avait été proposé comme candidat président et non vice-président et qu’il ne fera pas partie de cet organe du CNSA ».
Kamerhe ne se trouve pas en porte à faux avec le régime seulement sur la question du CNSA même s’il avait cosigné sous la supervision de mêmes Kengo et Minaku l’Arrangement Particulier (AP), texte additif et explicatif pour la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016. Il s’oppose également à toute proclamation d’un état d’exception dans le pays tel que les idées en sont distillées sous forme de ballon d’essai : « L’accord du 31 décembre 2016 s’oppose à toute réforme de la constitution, aussi à un troisième mandat pour le président Kabila. Ledit Accord s’oppose à tout état d’urgence, car il n’y a aucune menace venant de l’extérieur. Il faut lire les textes » clamait-il mardi 18 juillet 2017 devant les journalistes.