La mise en place du Bureau du Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA) et du Processus Electoral intervenu le samedi 22 juillet 2017, jour où l’opposition historique sous la direction de Félix Tshisekedi terminait son 2ème Conclave à Limete n’aura laissé personne indifférent. Vital Kamerhe désigné vice-président refuse le poste lui réservé et récuse les deux chambres dans ce rôle.
Le FRC du MLC et Alliés fait attendre pour désigner son candidat vice-président pendant que Jean-Pierre Lisanga Bonganga conteste carrément la désignation de Olenghankoy à ce poste ; faisant ainsi voler en éclat le consensus tant vanté par ceux-là même qui veulent s’accrocher à tout prix au pouvoir, même en violation de la Constitution et des Accords politiques pourtant conclus.
Un allié imprévisible et trouble-fête
On l’a toujours dit imprévisible et trouble-fête depuis son mariage-divorce avec Léon Kengo Wa Dondo au sein de l’Opposition Républicaine. Son retour en grâce auprès des proches de Tshisekedi et son débarquement à Genval n’avait jamais amusé tout le monde ; connaissant sa versatile explique un membre du Rassop Félix Tshisekedi. Lisanga Bonganga ne fait donc pas exception à sa réputation.
L’allié au sein du gouvernement Tshibala et ministre des Relations avec le Parlement, il s’insurge contre la désignation de Olenghankoy comme président du CNSA au motif que : « …ce Monsieur n’a ni profil ni charisme ni crédibilité et moins encore le poids politique pour prendre la place attribuée par consensus de toute la classe politique au dialogue de la CENCO à l’icône de la Démocratie congolaise, nous avons cité : le Docteur Etienne Tshisekedi ». Cela devra beacoup dire au sein de cette coalltion gouvernementale heteroclite qui semble réunir des gens pour leurs intérets personnels que l’avenir de tout un pays ajoute unautre membre du Rassop Limete.
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Duplicité et escroquerie politiques
Du côté de l’opposition historique, pour Christophe Lutundula ; membre du Conseil des Sages du Rassop et vice-président du G7 : « C’est une escroquerie politique dans laquelle le Rassemblement n’est pas concerné. Kabila fait semblant d’appliquer l’Accord, alors qu’en réalité il n’en prend que les apparences pour tromper l’opinion et il reste dans sa logique d’avoir les élections, quand qu’il le voudra. Il met tout en œuvre pour s’éterniser au pouvoir. Le Rassemblement va tout mettre en œuvre pour que les élections soient organisées avant la fin de l’année, comme convenu ».
Et de continuer « qu’aujourd’hui en RDC ni la Constitution, ni toute autre loi de la République et encore moins l’Accord de la Saint-Sylvestre, ne donnent pouvoir ni au président de la CENI, ni à une quelconque institution de la République de reporter, de renvoyer sine die, une élection, à fortiori une élection qui procède de la Constitution. Ça, ça ne produira aucun résultat ! Nous sommes sûrs (de) la volonté du peuple congolais, d’avoir les élections transparentes, crédibles, inclusives. Et cela avant le 31 décembre de cette année ».
Un autre opposant, le député national Sam Bokolombe sur son compte Twitter ; n’a pas eu que des mots affables : « #RDC. Avec Olengankoy Président du CNSA, la kabilie coupe le pont, consomme le crime et chausse les gants pour l’affrontement final avec le peuple. La décrépitude est le sort historique de toute nation qui rebute l’excellence et embrasse la médiocrité et le contre-exemple morale ». De son côté, Sindika Dokolo estime que « En menant ses manœuvres habituelles, la MP méprise la capacité des congolais à se mettre debout. Funeste erreur ».
Du côté de l’Eglise catholique par la CENCO qui avait négocié l’Accord, « De la signature de l’Arrangement Particulier (AP) à l’installation du CNSA depuis le Palais du Peuple, c’est en violation de l’Accord. Par manque d’inclusivité dans cette démarche, on renforce plus la frustration, nous sommes très loin de la solution » expliquait le SG de la CENCO l’abbé Donatien Nshole à nos confrères d’actualite.cd
Satisfecit à la Majorité
Alors que l’opposition boude la désignation d’Olenghankoy, dans le camp du pouvoir avec sa majorité ; c’est la jubilation car pour elle, cela respecte bien le principe même de l’Accord selon Lambert Mende : « C’est une très bonne chose, et le principe de l’Accord a été respecté à moins que ça soit un piège sur les individus. Nous nous félicitons, nous les négociateurs, pour cette avancée. Au moment où la CENI a déjà relevé certaines difficultés qu’elle éprouve, il est plus qu’important que les trois organes puissent étudier les différents paramètres sur l’organisation des élections. Si le Rassemblement a des problèmes, c’est leurs problèmes internes. La MP a aussi ses problèmes et nous essayons de les surmonter. Eux aussi devraient chercher comment régler leurs problèmes, le pays doit avancer ».
Pour le président du parlement et SG de la majorité présidentielle, Aubin Minaku interrogé par RFI : « L’installation du CNSA est un symbole important, démontrant que le cap sur les élections est réel et c’est un motif de satisfaction pour la majorité présidentielle. L’essentiel c’est qu’il y a des composantes de la majorité et de l’opposition qui sont au bureau du CNSA et qui ont décidé d’œuvrer pour les élections. L’essentiel aussi c’est que la porte n’est pas fermée pour les autres. S’il y a un parti politique qui continue à tergiverser par rapport notamment au CNSA, par rapport au calendrier électoral qui sera dans un temps proche présenté à la population, c’est que ce parti cherche plutôt à trainer la population dans une approche plutôt insurrectionnelle, ce n’est pas démocratique et c’est inacceptable ».
Un discours d’autosatisfaction étrange du fait que les choses vont dans le sens du profit de la majorité. Lorsque c’est le contraire alors intervient la signature sous réserve.
Le nouveau président du CNSA en personne
Dans ce registre qu’on lui connait et dont seul il détient le secret, à peine élu président du CNSA Olenghankoy n’a pas manqué sa sortie : « C’est un sentiment de joie de voir toutes ces grandes personnalités porter leur choix sur moi. Incroyable mais vrai qu’après la mort d’Étienne Tshisekedi, cathédrale de la résistance, unanimement le choix soit porté sur moi et je me demande qu’est-ce que je peux leur donner. On ne peut pas dire que c’est une responsabilité auquelle je dois dire que je suis dans la joie. Je crois que toute personne pourra me compléter là où j’aurai des faiblesses ». Si quelqu’un à compris quelque chose dans cette explication, il pourra bien le dire à la population congolaise.
