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RDC-VIOLENCES : L’équipe responsable des experts de l’ONU pour le Kasaï connue

Malgré la fin de deux procès organisés à Kananga et Mbuji-Mayi par les autorités congolaises dans le cadre des violences commises par ses forces de sécurité dans l’espace Kasaï, l’ONU vient tout de même rendre public la liste de ses trois responsables enquêteurs dans le cadre de ces violences.  Une première équipe est attendue sur place dès la semaine prochaine pour une mission d’évaluation ; le Haut-commissaire des Nation Unies aux Droits de l’Homme devant faire une présentation orale sur la situation dans le Kasaï en mars 2018 même s’il faudra attendre au moins un an pour que soit présenté le rapport final.

Selon Zeid Ra’ad Al Hussein, Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme, il s’agit du sénégalais Bacre Waly Ndiaye en qualité de Chef de mission. Il sera secondé du canadien Luc Coté et de la mauritanienne Fatimata Mbaye. Ce trio aura pour tâche principale de fournir une assistance technique à la RDC pour faire toute la lumière sur les violences commises dans le Kasaï depuis plus de 8 mois. Cette désignation du groupe d’experts dont on ne connait jusqu’à présent que les trois responsables a été avalisée par une résolution du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU le 23 juin 2017 lors de sa session annuelle tenue à Genève en Suisse.

A cette date, le budget prévu dépassait les 4 millions de dollars et il prévoyait l’envoi sur le terrain d’une vingtaine d’enquêteurs répartis en deux équipes. La première ayant pour mission de prêter assistance technique au gouvernement congolais selon sa demande en collaboration avec l’auditorat militaire de Kananga. La seconde endossant la difficile tâche de collecte et de préservation des informations ; mais aussi la protection des personnes sources qui les aident et transmettre aux autorités judiciaires de la RDC les conclusions des enquêtes.

Concernant les trois personnalités nommées, l’on que le sénégalais Bacre Waly Ndiaye connait très bien le pays car il fut l’ancien Représentant spécial adjoint pour la RDC. En matière d’enquête internationale, il est aussi l’auteur d’un rapport sur les violences en amont du génocide rwandais. Le canadien Luc Côté pour sa part connaisseur de la région, il est un ancien Conseiller juridique du Tribunal pénal international pour le Rwanda qui fut basé à Arusha en Tanzanie et coordinateur du rapport mapping sur la RDC à la fin des années 2000. Quant à Fatimata Mbaye, avocate mauritanienne ; elle est vice-présidente de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH).

Situation toujours précaire

L’annonce de l’équipe onusienne intervient dans les circonstances où la situation sur terrain demeure toujours précaire. L’ONU en effet soupçonne les autorités congolaises de fortes responsabilités dans les violences survenues dans le Kasaï, et dénonce des cas de mutilations d’enfants, de viols et de femmes enceintes éventrée et évoque la découverte de 80 fosses communes à ce jour. Le Haut-commissaire de l’ONU aux Droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein accuse en outre les mêmes autorités d’armer une milice ; en l’occurrence les Bakata-Katanga venus de la province du Katanga pour semer la terreur dans le Kasaï.

A ce sujet, la page Twitter officielle de UN Human Rights DRC @unjhro et de son  #BCNUDH #UNJHRO: Division des Droits de l’Homme de la #MONUSCO et Bureau du Haut-Commissariat aux #DroitsdelHomme en #RDC #DRC #UnitedNations renseigne un bilan peu reluisant pour le pays :

Selon plusieurs rapports et l’Eglise catholique du Kasaï, plus de 3.000 personnes ont été tuées en huit mois de conflit, dans le centre de la RDC. Pendant ce temps, plus de 30.000 autres ont pris le chemin de l’exil dans la province nord de l’Angola voisin sans oublier le million des déplacés internes. Rappelons tout de même que les Etats-Unis et l’Union Européenne qui exigeaient une commission d’enquête internationale s’étaient vu opposé une forte opposition du gouvernement congolais qui menaçait de ne pas accorder l’accès à son territoire aux membres de cette commission. Dans ce refus, le gouvernement congolais avait été soutenu par plusieurs pays membres du Conseil, notamment ceux du groupe africain.

Parmi les victimes de cette violence, deux experts de l’ONU assassinés en mars dans la région dans des circonstances toujours non élucidées alors qu’ils menaient une enquête sur les fosses communes découvertes dans la région. Avec eux, leur interprète ainsi que trois autres accompagnateurs ; tous congolais.

DOCUMENT :  BCNUDH_communique_de_presse_-_note_janvier-juin_2017

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